Nature, Esprit, Dieux et Déesses
Sagesse Ancestrale Celtique
La Sagesse Ancestrale perpétuée actuellement par les traditions dites chamaniques affirme d’une façon universelle qu’il n’y a pas de hiérarchie dans les mondes visibles et invisibles.
Dernièrement, les physiciens quantiques certifient que toutes formes visibles ou invisibles sont des vibrations et des ondulations.
Dans la Sagesse traditionnelle occidentale, la notion de hiérarchie n’existait pas. L’idée même de hiérarchie n’était pas concevable. Il y avait certes des fonctions différentes ; mais aucune n’était supérieure ou inférieure, chacune étant utile à la vie du Clan.
Cette valeur est apparue avec les écrits de la Bible qui sont devenus la référence absolue dans le monde (Juif, Chrétien et Musulman) puis imposée au monde Païen (Païen signifie paysan).
Que nous dit la Bible dans la Genèse ? Au commencement du Monde, Dieu créa les éléments, puis le règne Minéral, Animal et Végétal. Ensuite, heureux de son œuvre, il décida de créer l’Homme à son image. La Femme, étant considérée pendant longtemps comme une conséquence utile mais secondaire, fut créée un peu plus tard. Seul l’Homme étant à l’image de Dieu, seule son âme pouvait être d’essence supérieure !
Le reste de la Création, c’est-à-dire les règnes Minéral, Animal et Végétal, devait lui être utile pour construire ses maisons, se réchauffer et se nourrir.
Il fallait donc comprendre qu’aucune âme ne pouvait habiter des matériaux de construction (arbres) ni un garde- manger (animaux).
Cette vision hiérarchique des religions a écrasé la pensée Ancestrale qui, par l’affirmation d’un principe égalitaire, empêchait toute domination d’un règne sur l’autre. Cette vision qui semblait naïve, vient pourtant d’être consacrée par la science, qui affirme que tout est énergie et que par conséquent, il ne peut y avoir de hiérarchie dans la structure physique de l’humanité. Les physiciens quantiques affirment que les Chamans avaient raison avant tout le monde et qu’ils connaissent la science des cellules, de l’ADN et de la Vie !
Tout est vibration et ondulation, chaque fréquence participe à un « Tout ». La matière est une vibration et une ondulation densifiée. Les contraires ne sont pas opposés mais complémentaires ! L’Homme, une table, du sable, une pierre, un arbre, représentent chacun une fréquence vibratoire de densité différente. Quelle ignorance de la part de ces pseudo-sciences qui, jusqu’à ce jour, affirmaient le contraire par des théories évolutionnistes qui, encore une fois, positionnent l’Homme au sommet de l’évolution ! Darwin, qui était un humaniste et un être spirituel, doit se retourner dans sa tombe. Lui qui, plein de compassion, par ses recherches, réhumanisait les autres règnes en signifiant la fraternité naturelle avec toute la Création du Monde.
Ceux qui ne croient que ce qu’ils voient sont ébranlés dans leurs théories, car nier les ultrasons parce qu’on ne les entend pas, ou ignorer les basses fréquences qu’on ne perçoit pas, dévoile aujourd’hui leur obscurantisme.
Les traditions Ancestrales, dont celles occidentales celtiques vilipendées et maltraitées, étaient pourtant dans le respect de chaque règne et de chaque manifestation du Monde invisible et du Monde visible. Pour elles, chaque manifestation sur cette Terre était considérée comme un peuple à part entière. Le peuple des Pierres, le peuple des Végétaux, le peuple des Animaux, le peuple des Humains, le peuple du Vent, le peuple du Feu, le peuple de l’Eau, le peuple de la Terre, le peuple de l’Orage, les petits peuples intraterrestres, les petits peuples invisibles des mondes aériens, que l’on appelle Deva, et qui sont désignés comme fées, elfes, etc. Chaque peuple est la manifestation de l’origine de toute chose et d’un Père Créateur. Nous sommes tous à son image. Nous sommes nous-mêmes Père et Créateur du Monde !
Nous sommes loin de la caricature de peuples ignares et superstitieux adorant des multitudes de Dieux. Nos ancêtres les plus éclairés n’étaient pas des polythéistes apeurés, ignorants et asservis. Ils honoraient chaque peuple qui participait à la grande roue de la Vie. Quelle Humanité dans cette vision d’un Monde sans hiérarchie où chaque manifestation est une ode à la Vie dans sa magnificence.
Bien sûr, dans la notion d’égalité, il ne faut pas imaginer que tout est uniformité. Il faudrait être ignorant et sot pour ne pas observer la différence entre une pierre et un arbre, entre un animal et un humain. Chaque peuple est différent, complémentaire, sans hiérarchie et sans domination sur quiconque.
Dans la pratique Chamanique, une pierre peut enseigner à un humain, si celui-ci a la possibilité de se mettre en état de conscience modifiée en relation avec la fréquence de cette dernière. Le Chaman se met dans cet état de conscience modifiée et peut ainsi être en symbiose avec la fréquence du peuple des Pierres. Il en est ainsi pour communiquer avec le peuple des Animaux et le peuple des Végétaux.
L’état de conscience modifiée permet de voyager dans les différents Mondes visibles et invisibles, et les anciens avaient des méthodes pour s’y relier. Cette perte de savoir et de connaissance eut pour conséquence d’éloigner les humains du reste de la Création. S’étant coupés de ces réalités, ces derniers devinrent des bourreaux, en toute impunité, sur tous les peuples vulnérables.
La notion d’égalité et de non-hiérarchie est prépondérante dans la reconquête de la connaissance Ancestrale car elle permet un regard juvénile et émerveillé sur le Monde.
Notre vision suffisante et dominante sur la Planète ne peut plus durer, au risque de conduire à notre suicide et au massacre des autres peuples de la Terre.
La non-hiérarchie est le fondement de la reconquête de l’ancienne Sagesse.
L’allégeance à toute hiérarchie a pour prix la perte de son intégrité. La non-hiérarchie implique donc un gros travail sur nos peurs, sur nos pensées et sur nos besoins de vouloir toujours trouver les solutions dans un Homme providentiel.
En effet, l’Homme moderne persiste dans l’idée de toujours trouver la solution en dehors de lui-même. L’abandon de son pouvoir personnel pour quelques cadeaux minimes le rend vulnérable et esclave de toute situation.
Cette première Attitude de la non-hiérarchie est donc prépondérante.
Il est dès lors recommandé de méditer sur cet enseignement de la Sagesse ancienne.
Aucune hiérarchie entre les Règnes, l’égalité entre toutes choses est la vision d’un Monde où toute création est l’expression d’une même origine d’un fondement divin.
Nous sommes loin des réquisitoires diffamants, obscurs et régressifs qui accusaient les pratiques Ancestrales de polythéisme.
L’idéologie du monothéisme qui serait en opposition avec l’animisme polythéiste a fait long feu. Aujourd’hui, les anthropologues et théologiens honnêtes constatent que le monothéisme (principe créateur qui serait à l’origine de toute chose) est le fondement des pratiques archaïques Chamaniques.
Le Tout se manifeste dans l’infiniment petit comme dans l’infiniment grand de la Création, et l’Homme occupe sa place comme tout un chacun dans cette immensité, ni plus, ni moins.
Cette vibrante ode à l’Amour est le fondement des pratiques Celtiques traditionnelles.
On ne peut que louer les coutumes qui sanctifient la rosée de l’herbe, le vent dans les arbres, les fleurs et les libellules, le soleil et l’eau des étangs, les grottes et le feu. Cet inventaire poétique à la Prévert est une vision du Monde où aucune expression de la vie n’est négligée. Tout est sanctifié, tout est honoré. Nous sommes loin des déviances malsaines où pour des raisons de pouvoirs, certains hommes confisquèrent le Divin à leur profit. Ils manipulèrent et utilisèrent des Prophètes authentiques pour en fabriquer des statues de Dieux exclusifs. Quelle désolation de voir que Jésus le juste fut élevé au degré de seul Dieu incarné sur Terre. Ceux qui ont imaginé cette illusion devenue réalité pour beaucoup, ont trouvé tout simplement la manière d’assouvir leur besoin personnel de pouvoir. Ce syndrome du disciple est bien connu : au nom du Maître, on assouvit ses pulsions de Puissance. On prête au Prophète toutes sortes d’intentions qu’il n’aurait jamais eues de son vivant.
Le temps est venu de renouer avec une spiritualité naturelle et saine où l’Homme respirera à nouveau avec la Création en toute liberté, louant le principe créateur dans chaque chose, y compris en lui-même. Cette attitude est d’autant plus pertinente que l’exposition aux différentes philosophies, aux différentes approches traitant du Divin permet de réaliser combien la Vie, dans toute cette diversité, permet de reconnaitre le Sacré qui unit tous les êtres vivants.
Les Dieux Celtes n’étaient que la définition poétique de l’expression du Divin, manifesté dans chaque expression de la vie. C’est ainsi que les Cérémonies ponctuaient le bon fonctionnement social du groupe et de l’individu. Chaque émotion ou expression du vivant était reconnue comme le témoignage du Sacré.
Les Dieux et les Déesses sont multiples et différents en fonction des communautés. Il n’existe pas dans la culture Spirituelle Celte un Panthéon figé et institutionnel où des icônes sont labellisées par un pouvoir religieux central. Contrairement aux religions du Livre qui ont institué une multitude de hiérarchies, un foisonnement de Saints et de Prophètes sanctifiés, le Chamanisme archaïque Celte n’a jamais fonctionné sur le principe de soumission du profane. Aucun Chaman Celte ne se mettra en allégeance devant des hommes, des images ou des statues. Il affirme toutefois l’importance d’ancrer le subtil, par des représentations artistiques de la manifestation de l’Esprit. En effet, il grave, sculpte, dessine ses voyages dans les autres mondes afin de les manifester dans la matière. Les religions, quant à elles, ont tendance à utiliser les iconographies, statues, peintures ou toutes autres formes d’expression, afin d’inciter le pratiquant à se courber dans une attitude de superstition servile. Ce qui rend ce dernier passif et attentiste. Le Chaman ne peut que dénoncer ces attitudes liberticides.
Chaque communauté et chaque village nommaient avec poésie et avec ses mots coutumiers, les différents Esprits de la Nature.
Des espaces leur étaient consacrés tel un Arbre à prières, un Cercle de pierres, une Roche levée ou une stèle au pied d’une Fontaine Sacrée. La représentation des différentes entités permettait simplement de les honorer en les matérialisant. Nous avons vu que cette coutume d’incarner l’invisible est un comportement constant et universel que l’on retrouve presque toujours dans les Traditions archaïques des cinq continents.
Nous sommes donc loin des collections superstitieuses de Saints, de martyres ou de prophètes. Honorer les multiples Esprits visibles et invisibles est une dévotion sublimée afin de manifester sa reconnaissance envers le principe fondateur.
Angus le Dieu de l’Amour, Lugh le Dieu du Soleil porteur de lumière, Dagda le Dieu sans toute sa bonté, Hu Kadarn le fils de Dieu enfourchant son cheval blanc pour combattre Cytraul le Monde des Ténèbres, Angus le Dieu de la jeunesse et de la beauté, Oghma le Dieu de l’éloquence, Cúchulainn le héros et magicien, Taliesin le Barde éclairé, Arawn le Dieu de l’autre Monde, etc.
La liste pourrait être interminable tant la Spiritualité Celte honore chaque expression du vivant et de ses émotions. Cette humilité est si touchante dans sa simplicité que ceux qui perpétuent ces pratiques originelles, ouvrent leur cœur rien qu’en invoquant les Dieux et les Déesses.
Mais la tradition Spirituelle Occidentale accorde une place particulière aux Déesses. Toutes les cultures archaïques sont matriarcales, et le Celtisme n’y échappe pas, le culte de la Mère nourricière dans sa douceur et sa bonté est le mythe fondateur le plus important des structures mystiques et Chamaniques.
La culture Ancestrale, nous l’avons vu, est avant tout une Spiritualité Matriarcale, ce qui explique et justifie l’acharnement destructeur des religions patriarcales qui, en fait, ne supportaient pas le témoignage contraire de leur dogme.
Karidwen la Vierge Mère illustre la pureté du Monde qui porte Azewladour le Creuzet qui sublime chaque action et chaque pensée, Bride ou Brigit les Déesses de la Guérison et de la fertilité, Brigantia la Déesse de la générosité, Cailleach la Déesse des saisons sombres, Morrigan la Déesse noire et surtout Dana la Déesse Mère adulée et honorée par l’ensemble des pratiques Ancestrales.
Nous l’avons vu, le Sombre et la Lumière font parties intégrantes de la Création et sont reconnus comme le même visage de l’origine de toute chose.
Ces Dieux et Déesses, lumineux ou noirs, sont le reflet de notre âme et nous permettent d’avancer dans notre réalisation. Ce miroir implacable est finalement le reflet de notre propre déité.
Dans les Cérémonies Celtiques, il m’arrive fréquemment d’être habité par Cernunnos le Maître des Maîtres, le Dieu du peuple des végétaux, des Animaux et des Humains. Ce Démiurge, mi-Homme mi-Cerf, est l’expression de l’unicité de Dieu le Père et de la Mère divine unifiés et incarnés. Il est la figure symbolique de l’expression toute puissante de la force de vie dans la matière.
Nous avons déjà évoqué dans l’histoire de la Spiritualité Celte la force que porte notre culture Spirituelle archaïque. Elle est notre substrat dans lequel nous puisons notre nourriture afin de croître.
Les Cérémonies Ancestrales Celtes n’ont de raisons d’être que par cette cohabitation magique d’avec les peuples invisibles dont les Dieux et Déesses en sont les images. Je n’oublie pas également les Fées, les petits peuples de la Terre et toutes les manifestations Spirituelles et mystiques de la nature.
Ils sont le reflet de notre propre souveraineté, cette attitude Spirituelle altière est le témoignage de la grandeur de l’Aventure de la Vie sur notre Planète.
L’Homme, les Dieux et les Déesses deviennent l’expression d’un Principe Unique Manifesté dans la Matière.
Tel est le culte ancien devenu si nécessaire et si moderne.
Le passé, le présent et le futur ne sont que des illusions.
Le temps forme une unité dont les Dieux et les Déesses en sont les graduations.
Reste pour l’humain la possibilité de retrouver sa dimension Déique dans la jouissance de l’instant.
INVOCATION CELTIQUE DES 33 TAUS
Ô Démiurge, Ô Grand Esprit, écoute-moi.
Démiurge Éternel, Grand Esprit Infini, Démiurge Unique.
Force, Amour, Conscience : Aide-moi.
Toi qui es Flamme, Toi qui es Feu, Toi qui es Lumière : Protège-moi.
Toi, Substance Spirituelle et éternelle, Être Parfait
Ingénéré, Immuable, Qui est sans commencement, sans milieu et sans fin et qui éternellement s’engendre soi-même…
Toi, Architecte Sublime, qui par l’effet de ta volonté tire du néant tout l’Univers.
Toi, Axe et Pôle du Cosmos, Infini, Éternel, Incréé.
Toi, Cause originelle et permanente de toute chose.
Toi, Âme et Stabilisateur des Mondes.
Toi, Maître des entités des trois Mondes.
Toi, Source inépuisable de vie et d’intelligence.
Je suis Toi-même.
Je Te vois partout.
Je Te sens en Tous lieux.
Ton Verbe est l’Harmonie des Mondes et des Cieux.
Tu es TOUT.
Tu es la Vie, Tu es la Mort.
Tu es le vide, Tu es le plein.
Tu es l’obscurité, Tu es la lumière.
Tu es le silence, Tu es le Tonnerre.
Tu es au-dedans, au-dehors, au-dessus et au-dessous, au centre et à la périphérie.
Tu enveloppes l’Infini et l’Infini est plein de Toi.
Tu embrasses et Tu contiens TOUT.
Tu es le Tout qui est UN.
Ô, Démiurge, Ô grand Esprit.
Ô Merveilleux Silence…
Patrick Dacquay,
Déo Celte
Chef coutumier du Cercle de Sagesse de l’Union des Traditions Ancestrales
Dernier livre : « Paroles d’un grand-père chaman aux enfants et petits-enfants de la Terre » – Edition Véga-Guy Trédaniel.