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COMPLOT, VOUS AVEZ DIT COMPLOT ?

COMPLOT,

VOUS AVEZ DIT COMPLOT ?

Ou : Les astuces tordues et obstinées du Cerveau Reptilien

pour devenir calife à la place du calife…

Par Jean Pierre Meyran

On parle souvent de cette fameuse théorie dite « du complot ». Et cela peut faire sauter au plafond, tellement ça semble parfois exagéré.

Bien. Il s’agirait, dit-on, d’une sorte d’emprise qu’exercerait sur le monde une clique de tarés, dont l’objectif final serait la domination absolue sur le monde, entendons, sur l’humanité, et sur la terre, c’est-à-dire ses ressources, sans considération aucune pour l’humanité, pour la terre, pour le bien vivre ensemble.

Que disent les complotistes (c’est comme ça qu’on les appelle) ?

Pour eux, tous les dirigeants se connaissent, et forment partie de sociétés plus ou moins secrètes, regroupant aussi bien les politiques que les dirigeants des multinationales, et surtout les banquiers. Le grand mot, ce sont les « illuminati », et si vous cherchez sur Internet, vous pouvez y passer toutes vos soirées d’hiver !

Illuminati : sorte de « mouvement », dont le nom veut dire « illuminés » (excusez du peu), et plus précisément issus des Illuminés de Bavière, fondés par Adam Weishaupt en Mai 1776 ; et ça c’est historiquement prouvé.

Y seraient rattachées de près ou de loin toutes les coteries qui rassemblent les « puissants » de ce monde, portant des noms aussi divers que les Bildenberger, les Skulls and Bones, les Fabians, la Trilatérale, et toutes sortes de franc-maçonneries. De façon récurrente, les noms de Rothschild et de Rockefeller, ou de la famille royale d’Angleterre, reviennent.

Un cran au dessus, et voilà les attentats du 11 Septembre 2001 dûment programmés par cette joyeuse bande pour générer et créer la peur du terrorisme. Et la peur tout court.

Deux crans au dessus, et ce sont toutes ces théories sur la mainmise des « reptiliens » sur toutes les « élites » mondiales, élites qui se retrouveraient annuellement par exemple au joyeux campement de Bohemian Grove, aux Etats-Unis, afin d’accomplir de pétulants rites sataniques, avec sacrifices humains et tout et tout, en se transformant eux-mêmes, parfois, en gros lézards. Non ? Si.

Trois crans au dessus, et voici les théories qui racontent que l’humanité aurait été créée par bidouillage génétique par des êtres d’allure reptilienne ou lézardoïde venus d’une autre planète, apparemment de quelque part dans la Grande Ourse. L’humanité aurait ainsi affublé ces extraterrestres aux pouvoirs colossaux du nom de Dieux, et même que le Yahvé de l’Ancien Testament, serait leur chef, c’est-à-dire un psychopathe de première. (Il est vrai qu’il est tout le temps fâché, celui –là !). De mieux en mieux, non ?

Quatre crans au dessus, on dit que ces êtres lézardoïdes seraient toujours présents sur terre, mais cachés, et qu’ils contrôleraient le devenir de l’humanité en cachette : c’est le Complot dans sa plus grande largeur.

Cinq crans au dessus, il paraîtrait selon certains que la Lune est creuse, et qu’elle serait une création artificielle, base de contrôle de ces mêmes « reptiliens ». Bon. Les scientifiques ont trouvé en effet de nombreuses anomalies sur la lune, en particulier sa densité, étonnamment moindre que celle de la Terre; il est facile alors de concevoir l’idée qu’elle est creuse, ou en tout cas « en papier mâché » : il y a des détails qui ne collent pas avec une grosse boule de cailloux dense.

Mais tout de même, en faire un QG d’Etat Major de gros lézards qui veulent dominer la Terre à son insu… Voyez, ça va loin !

Puis il y a ceux pour qui tout cela n’est que de la science fiction de bas étage, calembredaines et billevesées.

Pour eux, la démocratie est authentique et véritable, et gouvernants, députés, et institutions internationales, comme la Commission européenne ou l’ONU, sont là sincèrement pour le bien des peuples et de l’humanité. En effet c’est plus rassurant de penser que ce sont les plus nobles parts de l’humanité, la Raison et la Justice (avec des majuscules) qui président à sa destinée, plutôt que les plus obscures.

Je crois que la vérité, si vérité il y a, se situe quelque part entre les deux.

LE CERVEAU REPTILIEN

A défaut de gros lézards, et de reptiliens cachés, il se trouve que nous portons tous un cerveau dit « reptilien » ; et ce n’est pas moi qui l’ai baptisé comme ça !

Il a son utilité : c’est lui qui porte toutes les mémoires animales, et qui assure tous les fonctionnements liés à la survie de l’espèce, en déclenchant les comportements nécessaires aux besoins vitaux : manger, boire, s’abriter, se reproduire.

Toutefois, et c’est là que ça se complique, il assure aussi les comportements liés à la satisfaction de trois autres besoins « de base », moins physiologiques, mais tout aussi puissants : besoin de sécurité, besoin de reconnaissance et besoin d’identité.

Ce sont ces instincts qui chez les mammifères supérieurs vont enclencher déjà les luttes de pouvoir, la compétition pour être le chef, et être reconnu comme tel, et cela essentiellement chez les mâles.

Grands singes, mais aussi cerfs, éléphants, et rats. Afin que le mâle le plus fort donne sa semence, et garantisse ainsi la survie de l’espèce par des gènes de la meilleure qualité, que la femelle choisira donc.

Que le plus fort gagne ; nous n’aurons là guère de solidarité et d’empathie.

Cela a été vérifié chez les rats et les chimpanzés : prenez un groupe de 6 individus. Très vite, va se construire une structure hiérarchique, toujours la même, avec 1 dominant, 2 suiveurs, 1 souffre douleur, 1 rebelle, et 1 marginal. Si on extrait le dominant, dans les 5 qui restent, il y en aura un qui prendra la place ; si on l’extrait encore et qu’on le remplace par un nouveau venu, après un temps de pagaille, les mêmes rôles seront répartis, et il se peut même que le marginal ou le souffre douleur deviennent le dominant, et pas forcément le nouveau venu. 

Ça marche aussi avec 6 femelles, ce n’est pas l’exclusivité des mâles !

L’être humain se croit au dessus de ces « barbaries » animales… j’ai parfois des doutes !

Chez l’être humain, et c’est cela qui fait la différence, nous trouvons aussi le néo-cortex : c’est dans ses lobes qu’on échappe au pur instinct, et qu’on va trouver les zones du langage, de la création, de la raison, de l’analyse, de la lucidité, de la pensée, de la quête spirituelle, de Dieu, du sens de la vie, de sensibilité à la beauté ; c’est de là que jaillissent les « valeurs » : amour (autre que lié au désir sexuel), empathie, solidarité, respect de la terre et du vivant…

C’est de là que ce conçoivent ces notions plutôt nobles de démocratie, de droits de l’homme, de « liberté-égalité-fraternité », de respect de l’autre et de l’environnement… Chaque culture trouve des mots différents pour nommer cela.

L’ennui vient de ce que nous aimerions bien que ce soient ces valeurs là qui soient prioritairement tenues, et que les gouvernants fassent tout leur possible pour les rendre concrètes. Perdu ! Si complot il y a (et le mot n’est pas le mieux choisi, j’en conviens), c’est celui du cerveau reptilien.

C’est lui qui mène, de fait, la danse. Mais il ne peut pas le faire frontalement, du fait de l’intelligence humaine, et de la capacité à concevoir autre chose.

Dès qu’on approche des sphères de pouvoir, c’est lui qui agit. Se battre, accaparer, renverser ses adversaires, obtenir les plus hautes places. Depuis qu’il y a du pouvoir dans les sociétés, c’est comme ça que ça marche, à de très rares exceptions près. Corruption, avidité et abus de pouvoir étaient déjà largement dénoncés dans la Rome antique !

Le système dit « démocratique » a ceci de piégeant, qu’il permet a beaucoup plus de monde de se lancer dans cette course.

Les personnes installées davantage dans le néo-cortex, autrement dit dans la sphère de pensée et de valeurs ouvertes sur le respect et l’empathie, ne trouveront que très peu d’intérêt à se lancer dans la carrière politique, ou à devenir des patrons de multinationales ou de banquiers surpuissants confits d’avidité desséchée. Il s’en trouvera certes en politique, dans les chambres des députés, mais pas aux plus hauts niveaux. On peut être soumis au cerveau reptilien et être extrêmement intelligent, les deux ne sont pas incompatibles ! Mais dans ce cas, l’intelligence émotionnelle et affective est réduite à néant.

Il s’est trouvé bien évidemment dans l’histoire des hommes politiques, ou des gouvernants, ou même des rois parfois, qui n’étaient pas « coincés » uniquement dans le cerveau reptilien. C’est ce qui nous donne la nostalgie des « grands hommes d’état », à la fois tenaces, puissants et forts, et à la fois serviteurs de valeurs collectives et universelles, porteurs de visions cohérentes et vastes, ayant pour but le bien être des peuples, de la nation, de l’humanité.

Si l’on regarde le personnel politique actuel, non seulement en France mais pratiquement partout, il y en a fort peu qui répondent à ces critères, et certainement pas aux niveaux de pouvoir les plus élevés. Hollande, Sarkozy, Merkel, Blair, Rajoy, Aznar, Orban, Cameron, Berlusconi, Renzi, Juncker, Barroso, Poutine, Jin Ping, Obama, Bush, Clinton et les autres… et quand il en vient un qui porte un projet autre que celui de la logique dominante du cerveau reptilien, comme Alexis Tsipras en Grèce, c’est bien sûr insupportable, et on va l’humilier et l’obliger à plier.

Le fait d’être une femme dans ces mondes-là n’est pas une garantie de davantage d’humanité. Margaret Thatcher en son temps, Christine Lagarde, Angela Merkel, et, plus caricaturale, Rachida Dati, ne sont pas vraiment des exemples de douce bienveillance.

Toutes ces personnes ont un besoin criant d’assouvir ces trois besoins : sécurité, reconnaissance et identité, pouvant aller jusqu’à un point qu’on pourrait qualifier de maladif.

Sécurité : aussi étonnant que cela puisse paraître, les puissants vivent dans la peur permanente. Plus que peur, terreur :

-Terreur de manquer, alors accaparons les richesses ;

-Terreur de perdre le pouvoir et de ne plus être au sommet de la hiérarchie, alors on le verrouille et on reste « entre soi » ;

-Terreur de ne pas être reconnu, par ses pairs ou par les électeurs, qui bien sûr ne votent jamais comme il faut, alors si le contexte le permet, et si on est malin, on devient un aimable dictateur. L’autre n’est vu que comme un faire valoir de sa propre grandeur, autrement dit de l’image de soi défaillante, puisqu’ à l’intérieur « il n’y a personne ».

-Terreur de ne pas avoir d’identité : alors ils cherchent à la trouver « par l’extérieur », par la richesse, le pouvoir et la domination, et ce ne sera bien sûr jamais assez. Puisque l’intérieur est désespérément vide.

SA MANIFESTATION

Je charge un peu, direz-vous ? A peine…

Et le complot, alors ?

Le « complot » va consister à pervertir les valeurs liées au néo-cortex, afin que le cerveau reptilien les récupère et les instrumentalise pour parvenir à ses fins.

Car il n’est décemment pas soutenable pour un homme politique, en démocratie, de dire « Elisez moi, parce que je veux et je dois exercer le pouvoir sur vous, bande de ploucs ! », (Ce qui est en fait le vrai fonds de pensée d’un Sarkozy, par exemple), pas plus que pour un patron de grande surface de dire « Achetez chez moi, pour accroître mes bénéfices et ceux de mes actionnaires » !

Alors ils vont déguiser, et mentir. Ce n’est ni nouveau ni original. Il est intéressant d’en démonter le mécanisme.

« Elisez-moi, c’est pour vous que Je me sacrifie, pour une France meilleure et plus humaine ! »  (L’important ici, c’est la majuscule dans « Je »…)

« Achetez chez moi, vous êtes gagnants, stop à la vie chère ! »

Concrètement, qu’est-ce que ça donne ?

En France nous parlons beaucoup du Siècle des Lumières, des Droits de l’Homme et de ces choses-là. Ce fut en effet un produit de la pensée liée au Néo-Cortex : universalité, liberté, éducation pour le peuple, etc. Et heureusement que l’humanité y a aussi accès !

Ça n’a pas empêché l’épisode de la Terreur sous la Révolution…

Le CNR Conseil National de la Résistance, en France, rendit finalement tout cela davantage concret après 1945, avec l’assurance sociale, le code du travail, bref, ce qui génère un vivre ensemble relativement harmonieux.

Mais les tenants de la logique du cerveau reptilien ont toujours eu de l’urticaire et des nausées avec cela. Et depuis longtemps, entrant dans les gouvernements, qu’ils soient de droite ou de gauche peu importe, ils détricotent petit à petit tout ça. Pour créer leur monde. Et pas seulement en France !

En version caricaturale, cela a donné par exemple le communisme soviétique.

Nos démocraties occidentales ? Elles sont devenues une sorte de dictature douce.

Sinon, comment se fait-il que les pouvoirs, qu’ils soient de droite ou de gauche, fassent systématiquement l’inverse de ce pourquoi ils ont été « élus », et se soient tous soumis à « l’économique », c’est-à-dire à la loi des Marchés, et à ses serviteurs, lobbys puissants, c’est-à-dire à ceux là même que domine le cerveau reptilien (toujours plus pour nous, toujours moins pour les autres, on s’en moque du collectif, et de la Terre encore plus)?

Comment se fait-il que les sommets sur le climat (parce que tout de même, il faut faire semblant de s’en préoccuper) se résument à être des sortes de mercato, de bourses, où l’on vend des droits à polluer ?

Comment expliquer la présence d’un Emmanuel Macron, chéri du Medef, au ministère des Finances d’un gouvernement « socialiste » ? Ah ? Sociaquoi ? Ne dites pas de gros mots, s’il vous plaît !

Comment cela se fait-il que depuis 30 ans les souverainetés nationales européennes d’effritent au profit d’une Europe qui est très loin de ce qu’on pourrait rêver (union des peuples vers un avenir commun, etc). La commission Européenne, composée de technocrates non élus, impose ses normes et mesures aux gouvernements encore élus, parce que l’opinion publique n’est pas encore prête à une soumission totale.

La monnaie, l’Euro en l’occurrence, a été déléguée à une Banque Centrale Européenne, non élue, et de nature privée, si, si, renseignez vous !

Un état peut-il encore influer sur sa monnaie ? Non. Déjà, en 1973 c’est Georges Pompidou, ancien de chez Rothschild (tout comme Emmanuel Macron), qui avait décidé que l’état ne pouvait plus se financer lui-même, et qu’il devrait emprunter aux banques privées. Comme quoi ce n’est pas nouveau…

Le Royaume Uni, pas bête, a refusé l’Euro. L’Euro : une idée intelligente, récupérée et dévoyée par « le cerveau reptilien » des « élites » pour établir davantage de pouvoir et d’asservissement, et faciliter la tâche des « marchés ».

Puis dans un souci affiché de « transparence », ça sonne tellement bien et ça plaît, voici que depuis peu les paiements en espèces sont limités à 1000 euros en France (1500 en Grèce, 2500 en Espagne, ça varie). Objectif : supprimer les espèces, de façon à contrôler tout échange monétaire. Mais l’opinion n’est pas encore tout à fait prête. Les Suédois sont très en « avance » sur nous : il devient très difficile chez eux de trouver un distributeur de billets !

Mais chez les élites, n’ayons crainte, les valises de billets continueront à circuler, et ça ne va pas empêcher les mafias diverses de continuer leurs petits (gros) trafics.

Concentration des richesses, accroissement des inégalités et de la pauvreté, accroissement du contrôle et de l’asservissement. « Pour votre plus grande sécurité », bien sûr.

Voilà bien un fonctionnement de cerveau reptilien, dont le rêve est d’appartenir à la race des Seigneurs, entourée d’une race d’esclaves. Dommage que l’esclavage ait été aboli par quelques allumés branchés sur le néo-cortex, doivent ils se dire…

Qu’à cela ne tienne, on l’exporte, ou on le recrée, en Chine, au Bangla-Desh ou en Ethiopie.

Les entreprises « modernes » appliquent ces façons de faire. Une entreprise comme Ryanair, la compagnie d’avions « low-cost », est emblématique de cet état d’esprit. Salariés non considérés, déplaçables et corvéables, tenus parfois de s’installer à l’année dans des campings proches des aéroports, sans droit de grève et le moins de protection sociale possible.

Protection sociale : voilà bien un mot qui rend malade le cerveau reptilien.

Les Etats ne servent plus à rien sinon à obéir à cela : seule la richesse et le profit comptent. Laissez nous « prédater » en paix ! On appelle ça le libéralisme avancé. Avancé comme on le dit d’un vieux camembert…

Alors on met sur pied des « traités », comme le TAFTA, qui s’apprête à soumettre l’Europe à l’Amérique, ou celui qui lie Amérique et Pacifique, afin que les multinationales fassent la loi. C’est fait depuis longtemps en Amérique du Nord, avec l’ALENA, (le TAFTA local), par lequel Mexique et Canada sont devenus juste des arrière-cours des Etats-Unis. Du néo-cortex là dedans ? Je ne crois pas. Solidarité, prospérité, richesse pour tous, prospérité, éducation, bien-être ? Faut pas rêver !

ET LES POPULATIONS ?

-Appauvrissez les, mettez-les en état de survie, afin qu’elles acceptent de travailler pour trois fois rien et en faisant la révérence en plus.

-Abrutissez-les, afin qu’elles n’aient aucune possibilité de comprendre le monde que nous leur créons.

-Rendez les malades, nourrissez les de produits dégénérés, afin que leur santé se maintienne juste au dessus de la ligne de flottaison, mais pas plus.

-Que l’école devienne non pas un lieu d’éveil et d’instruction, mais un lieu de formatage des futurs esclaves. Qu’ils sachent signer de leur nom et écrire quelques SMS sera bien suffisant.

-Installez peur et insécurité en permanence, afin que naisse « spontanément » davantage de demande de sécurité et de contrôle.

-Coupez les de leurs racines : reformatez les territoires afin que toute identité liée à la terre soit abolie. Voilà la réforme des régions, et l’économie de fonctionnaires a bon dos. Toute la moitié Sud de la France continentale en quatre régions ! On leur concède des noms à l’ancienne certes, mais tellement peu modernes ! Aquitaine-Charentes-Poitou-Limousin, franchement ! Il y en a qui ont dû penser à renommer rationnellement toutes ces nouvelles régions « Est », « Sud Est », « Sud Ouest », « Centre Ouest », etc. Ou mieux encore, comme l’a fait le Chili : Région n°1, Région n°2, etc. Froid et efficace. Mais les technocrates Chiliens ont dû faire marche arrière, et redonner un vrai nom à leurs 15 régions : le peuple n’est pas prêt à appartenir juste à la région n°7 ou n°8, il lui faut de l’affect, quel dommage…

Oui, « ça » se met même dans des détails symboliques de cet ordre là.

Qu’on se le dise : pour eux, un être humain libre intérieurement est la chose la plus dangereuse qui soit.

Alors la pensée devient « unique », la plupart des médias, de plus en plus concentrés dans les mêmes mains, racontent la même chose, et les opinions divergentes sont ostracisées. L’état du débat intellectuel en France est révélateur. Débat ? Il n’y en a plus, ou alors à la marge…

Alors oui : guerres, extorsions, déportations, génocides, dictatures, fascismes, totalitarismes, fanatismes, inquisitions, le tout dans un déni total d’humanité. Les souffrances endurées par les populations ? Aucune importance. Pour ceux qui sont vraiment pris par cette logique prédatrice du cerveau reptilien, elles n’existent tout simplement pas. Ni les populations, ni les souffrances. Les guerres sont sources de profits, et les banquiers financent les deux parties. Il y a toujours de l’argent à récolter. Là où ils sont coincés, c’est que de temps en temps ils ont à en gérer les conséquences. Mal, et à contre cœur.

Etre pris par la logique du cerveau reptilien n’est pas l’exclusivité des élites. N’importe qui peut y déraper. Vous et moi. « L’ennemi est aussi à l’intérieur ! ». C’est ce qui a fait que tant d’Allemands ont été fascinés par Adolphe-le-petit-moustachu, qui savait tellement bien parler à cette partie là de l’être !

C’est tellement facile de réveiller les logiques de haine, d’exclusion, de colère, de frustration, de supériorité, d’avidité, toutes liées au cerveau reptilien, car l’être se sent menacé dans sa survie, dans sa reconnaissance, dans son identité. L’autre, l’Etranger, devient alors le support idéal : c’est de sa faute si ma survie est menacée, car il me prend mon emploi ! C’est de sa faute si on ne me reconnaît pas moi, français de Souche, alors que lui a droit à tous les égards et tous les avantages sociaux ! C’est de sa faute si l’identité de la France part en capilotade (ou de la Hongrie, pour parler d’un pays dont le chef de gouvernement est tout à fait dans ce style chaleureux) !

Tous les partis dits d’extrême droite se nourrissent de cette façon d’être, basée sur la peur, la colère, la vengeance et la force comme seul langage possible.

Le piège pour le citoyen ordinaire : nourrir la colère contre le système, avoir des expectatives sur ce que ça devrait être ». Ce faisant nous alimentons le cerveau reptilien, qui nous rend malade car il n’a guère de pouvoir pour modifier les choses dans son sens. Voilà pourquoi quand les opprimés renversent le pouvoir quelque part et le prennent ensuite, ils font exactement la même chose que ce qu’ils ont combattu, si pas pire. Les coups d’état africains, toujours liés à une ethnie qui en écrase une autre, illustrent bien cela, comme en Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara n’est pas vraiment « mieux » que Laurent Gbagbo !

Cela ne veut pas dire qu’il faille se résigner. Mais l’indignation, chère à Stephane Hessel, est à double tranchant. Cracher des flammes n’a jamais apporté la paix.

Souvenons nous des « groupes de 6 » : Un dominant, deux suiveurs, un marginal, un souffre douleur, un rebelle. Avec la domination du cerveau reptilien, il faudrait un dominant et cinq suiveurs. Les souffre douleur, ce sont les autres, étrangers de préférence, réduits à des moins qu’humains : selon les époques, le juif, l’arabe, l’infidèle, le kurde, le musulman en Inde et le Chrétien en Irak ou Indonésie, etc. Les rebelles sont exterminés, et les marginaux de préférence aussi.

Comme on voit, pas besoin de grands reptiliens, de confréries secrètes se partageant le monde, et de complot dans les arrière-salles d’une taverne mal famée. (Ou dans les salons des hôtels chics de Davos, c’est plus vraisemblable).

DJIHAD INTERIEURE  ?

Le fanatisme religieux obéit aux mêmes pulsions, avec en plus la justification « divine ». Alors oui on peut dire que ce Dieu là, cette version d’Allah là, ou de Dieu le père du temps de l’inquisition et des croisades, n’a guère de cœur ni d’amour, mais procède bien d’un cerveau reptilien très au point !

Il y aurait de quoi dire là-dessus !

Alors ce fameux Djihad ? L’islam distingue le petit et le grand. Le petit djihad, c’est celui qui est le plus communément vu : la vraie guerre avec de vraies mitraillettes contre de vrais « chiens d’infidèles ».

Et le grand ? C’est le djihad intérieur, autrement dit, pour garder la grille de lecture utilisée dans ces lignes, s’affronter au cerveau reptilien que nous portons tous. Non pas pour le supprimer, mais pour le remettre à sa place, car ce n’est pas lui le patron !

Et ça, c’est une autre affaire… car c’est aussi le chemin de la paix intérieure.

Le voilà le plus grand des défis…

Une erreur serait de faire du cerveau reptilien « le diable » ou « le mal » en personne.

Il est utile, et même nécessaire. Sans lui, les plus belles pensées ne trouvent aucun moyen d’action. Sans lui, nous ne serions que des anges planant dans les altostratus. De par la fougue, l’émotion, la passion qu’il génère, il est une signature de l’humanité aussi, et son défi majeur. Mais il est extrêmement difficile à dominer, et il est des tempéraments forts qui se laissent embarquer. Ceux là se reconnaissent, et participent aux mêmes jeux de course à la richesse et au pouvoir.

Pour « être » enfin quelqu’un.

POST SCRIPTUM APRES LES MASSACRES DU 13 NOVEMBRE A PARIS

Au-delà de l’émotion produite (c’est le but), nous avons là un sidérant et sanglant exemple de tout ce mécanisme. Qu’est ce qui peut se mettre dans l’esprit de ces personnes pour procéder ainsi, jusqu’à se donner la mort, après l’avoir donnée généreusement autour d’elles ?

Ici étaient atteints les lieux des plaisirs de la vie : le jeu (le stade de France), la convivialité (les cafés), le spectacle (le Bataclan). En Janvier, avec Charlie Hebdo, c’était l’expression.

La prochaine bombe ?

A Notre Dame, à la Sainte Chapelle, ou encore à Lourdes, puisque tout autre Dieu que leur Dieu de haine est destiné à être éradiqué ?

Puis au Louvre devant la Joconde, puisque tout art est blasphématoire, et si c’est une femme qui est représentée, encore pire ?

Puis à l’Opéra Garnier et Bastille, et aux grands orgues de St Eustache, parce que la musique et surtout la danse sont une abomination, les danseuses en tutu sont des fleurs du Mal, et la musique religieuse, n’en parlons pas ?

Puis chez Chanel, Lanvin ou Hermès, parce qu’embellir la femme mérite la mort ? Puis dans le Marais, ou pendant la Gay Pride, parce que l’homosexualité ne devrait même pas exister ?

Que d’occasions d’exercer leur délicate créativité au nom de Dieu !

Quand le cerveau reptilien prend toute la place, jusqu’à la pathologie : générer la terreur pour dominer par la terreur, détruire le vivant pour dominer le vivant et être ainsi le seul maître.

Il est à craindre que finalement la France, et les autres pays, ne réagissent exactement comme « ils » l’attendent : par le cerveau reptilien, c’est-à-dire PLUS de sécurité, PLUS de contrôle, PLUS de peur, MOINS de libertés, comme le permet l’état d’urgence décrété. Notre premier ministre Manuel Valls l’a bien dit : « Nous sommes en guerre ». « Chouette ! », se disent quelques uns…  « On va modifier la constitution pour permettre un état d’urgence civile permanent, ça c’est du progrès, coco ! »

C’est bien ce que voudrait faire François Hollande, aux dernières nouvelles…

Le Neo-Cortex est à la peine ! Apaiser, comprendre, et ne pas se laisser emporter par la spirale de peur et de désir de vengeance (qui est attisé) deviendra difficile !

Le but du « complot » du cerveau reptilien : « Soyez tous gouvernés par le cerveau reptilien ! ». Au propre et au figuré, dans votre âme et dans votre société. Logique.

« Pensez comme moi, à partir de la peur, parce que j’ai raison, et que c’est comme ça, et pas autrement. » Comme disait Margaret Thatcher pour justifier sa politique économique particulièrement dure : « There is no alternative », soit « Il n’y a pas d’autre choix ».

« Parce que nous sommes les chefs, et que le seul choix valable est celui qui est bon pour nous, notre pouvoir et notre compte en banque. » Il s’agit de faire gober à la planète entière « qu’il n’y a pas d’autre choix », et que les politiques actuelles sont les seules possibles. Le terrorisme « les » arrange bien, finalement : ça nous obligerait à nous résigner à leurs façons de faire ;

plus que nous y résigner, les accepter pleinement ;

plus que les accepter pleinement, les appeler de tous nos vœux ;

plus que les appeler de tous nos vœux, devenir incapables d’imaginer autre chose.

Cynique ? Peut être un poil, mais à peine…

Ces gens pris par le cerveau reptilien surdimensionné contrôlent, dominent, asservissent, exterminent, tuent, blessent, violent, accaparent, appauvrissent, saccagent, instrumentalisent des idiots utiles (nombre d’ « intellectuels »), des héros utiles (ces malheureux qui se font exploser en croyant gagner le paradis), le tout froidement. Leur intérieur est vide, car empli de ce gouffre d’être que rien ne peut combler. Devenir le Maître du Monde n’a jamais rendu heureux, à ma connaissance…et Picsou barbotant dans sa piscine olympique remplie de pièces d’or n’en est pas davantage en paix ni satisfait.

Le feu est autour d’eux, ils le créent, et s’en nourrissent, parce qu’ils sont glacés, tout en donnant l’apparence d’être ardents et passionnés.

Comme les lézards, animaux à sang froid, qui se chauffent à la chaleur soleil dont ils sont dépendants.

« S’il n’y a pas de vraie Vie en moi, il faut qu’il n’y en ait dans personne : la mort devient la seule vie envisageable. » Réjouissant, non ?

Il est à craindre que ça n’empire encore pendant quelque temps…

Ce qui nous donnera l’occasion de tester notre capacité à ne pas nous laisser emporter par la terreur, la rage, le désir de vengeance, etc.

Et servir la paix : la violence n’a jamais été une solution à la violence.

Semons autre chose si nous voulons récolter autre chose…

ACTION

Heureusement que tout le monde n’obéit pas à cette façon de faire. Ça s’appelle résister, autant pratiquement qu’intellectuellement, autant dans la façon de voir le monde que dans le vivre ensemble.

Face à cette domination du « cerveau reptilien », de plus en plus évidente, la créativité est fortement sollicitée. C’est ce qui laisse tous les espoirs ouverts… mais il y a du boulot !

Vive le Néo-Cortex !