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Le Chamanisme – Sagesse ancestrale de l’humanité

Sagesse ancestrale de l’humanité

Le Chamanisme est multiple, selon la région, le pays, le continent, mais partout il exprime la même réalité, la même Vérité UNE à savoir « l’Invisible et le Visible » vibrent ensemble ; ils sont inséparables, indivisibles, ils sont Un. L’Invisible est exactement le Visible et le Visible est exactement l’Invisible. L’un ne peut pas exister sans l’autre. C’est ce qui a fait dire à Hermès Thot : « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, pour que s’accomplisse le Miracle de l’Unité ». Ainsi, le Chamanisme pourrait se définir comme une sagesse ancestrale de connexion de l’humanité, du Visible à l’Invisible et de l’Invisible au Visible.

Le Visible et l’Invisible sont deux aspects inséparables de l’Energie Une.

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En Afrique, notamment dans la région où je suis né au Kongo, cette réalité s’exprime par le mot « Nganga », c’est-à-dire celui qui est habité par l’illumination, par « Ngaaah ». Cette illumination, parfois, est subite, inattendue.

Même un Enfant peut devenir un « Nganga », parce qu’il est en communication avec l’Invisible. On dit même que c’est un Ancêtre qui est revenu. Celui-ci se manifeste subitement, parfois sans préparation, sans rituel. Les sages du village sont attentifs à ces événements soudains, pour calmer et apaiser l’Esprit qui se manifeste, lui demandant de s’exprimer et de dire la raison pour laquelle il habite tel enfant. Leur rôle, c’est d’aider les gens qui sont perturbés par des présences invisibles. Eux-mêmes sont passés par là… Cet enfant peut être un Nganga nkisi (créateur de médicaments) ou un Nganga ngombo (devin, créateur de la divination ou un guérisseur).

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Cependant, de nos jours, dans les grandes villes, de tels enfants sont rejetés par leurs propres familles qui en ont peur et les traitent de sorciers.

Un Nganga parle avec toute la Nature : il est au service de l’environnement.

Curieusement, les missionnaires, les prêtres catholiques ont eu peur, ils ont combattu le Nganga en disant qu’il était sorcier. Eux-mêmes se sont faits appeler « Nganga Nzambi » (créateur de Dieu). Nzambi a été traduit par Dieu – ce qui n’est pas tout à fait correct.

Dans ce mot «Nzambi », nous avons « Nza » qui désigne l’énergie source, lumineuse, vibratoire et jaillissante et « Mbi » qui désigne l’énergie négative, mauvaise, qui perturbe. Donc « Nza » et « Mbi » sont toujours liés, inséparables : l’un ne peut pas exister sans l’autre.

« Nzambi » ne peut pas être traduit par ce mot « Dieu » parce que c’est une énergie qui est au-delà de Dieu et de Diable, du Bien et du Mal, c’est une énergie d’unification, non duelle. En français, Dieu et Diable sont opposés alors qu’ils ont la même racine « Di ».

Di-eu est considéré comme Créateur, Lumière, le Bien.
Di-able est considéré comme Ténèbres, Satan, le Mal.

On choisit l’un ou l’autre, on vit dans le déni d’une partie de soi-même. « Nzambi », Créateur de toute chose, de tout ce qui existe, est au–delà de Dieu et de Diable. Il est l’Absolu, Absolu Un. « Nza » et « Mbi » sont les deux parties de nous-mêmes, qui nous aident à nous harmoniser, nous conduisant à l’Unification pour que la réalité profonde de qui nous sommes se manifeste et vibre avec l’Absolu Un, dans la vie quotidienne.

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Le Nganga ou le Chaman est habité par cette réalité Une que nous sommes en vérité. Il est le Témoignage du Visible et de l’Invisible dans la forme, dans la Manifestation. Tout est Un, Absolu Un. Il est le Témoignage d’Amour Inconditionnel, l’apaisement de l’environnement. Les gens vont le consulter parce qu’ils lui font confiance. Il n’est pas là pour faire des miracles. Il est là pour manifester la Vie, manifester le témoignage d’Amour.

Comprendre cela, c’est devenir et vivre cette sagesse ancestrale dans laquelle le Visible et l’Invisible ne font qu’Un. Ne devient pas Nganga ou Chaman qui veut… Vouloir c’est être dans le pouvoir, dans le contrôle. Le Nganga ou le Chaman ne contrôle rien. Il s’abandonne, accepte et s’accepte. Ce n’est ni un prêtre ni un pasteur. Il n’est qu’un serviteur, véritable Témoignage d’Amour. Quand il parle, il parle à chaque cellule de celui ou de celle qui l’écoute. Chaque cellule est nourrie par cette sagesse unifiée. C’est pour cela qu’il est le Témoignage et non pas le Témoin qui raconte ce qu’il a vu, entendu ou lu. Il ne raconte pas, mais il vit, vibre l’Invisible et le Visible.

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Être Nganga ou Chaman ne se quémande pas ; on le devient, ou on l’est. On devient l’Être vibratoire, en mission pour vibrer cette sagesse unitaire de l’Humanité, qui n’a pas besoin de démonstration. C’est ainsi qu’un Nganga ou Chaman peut se permettre de dire comme ses prédécesseurs, avec autorité : « Je suis la voie, la vérité et la vie ». « Je suis Un, enfant de Un, Absolu Un ». Il s’abstient de juger les autres, de comparer ou de se comparer aux uns et aux autres ; mais il vibre la vie. Il manifeste la Joie de la Vie et partage l’Amour dont il est le Témoignage :

« Vivre, c’est aimer.
« Aimer, c’est donner.
« Donner, c’est recevoir.
« Recevoir, c’est Vivre ».

Ainsi s’accomplit le retour à l’UN, Absolu UN.

Publié avec l’aimable autorisation de Célestin MUKANDA.