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Faut-il et pouvons-nous vivre autrement ?

– Où et comment ?

– Par quoi faut-il commencer ?

 

 

 

LA SAGESSE ANCESTRALE CELTIQUE NOUS INVITE A VIVRE L’INSTANT EN CONSCIENCE

Se retourner dans le passé ou se projeter dans l’avenir ne peut être qu’une source de névroses.

Et pourtant…

Il y a trente ans, je m’intéressais aux racines étymologiques des mots. Etudiant la théologie pour essayer de comprendre la spiritualité méditerranéenne, je décortiquais les textes de l’Ancien et du Nouveau Testament.

C’était ardu, mais excitant ! Et je découvrais que chaque témoignage rédigé dans la Bible pouvait s’offrir à toutes les interprétations multiples, à toutes les controverses et polémiques.

Selon les multiples traductions du livre, et selon les convictions de l’exégèse, la compréhension des textes pouvait diriger le lecteur dans des directions diamétralement opposées.

L’histoire nous montre hélas les violences générées par toutes ces compréhensions contradictoires.

Cette révélation allait me faire comprendre qu’aucun texte, même les plus vénérés comme la Bible, ne pouvait traduire une vérité unique et que seul l’individu, c’est-à-dire l’humain que nous sommes, peut trouver sa propre résonance avec « la vérité » de son instinct.

Notre compréhension varie selon nos expériences constamment renouvelées et notre conscience, et c’est heureux ainsi. Cette « dangereuse » liberté de l’homme peut être sa grandeur comme l’objet de son anéantissement. Ce choix demeure celui de sa souveraineté affirmée.

Les Sagesses Ancestrales ont toujours favorisé la priorité de l’autonomie. Cette connaissance a toujours favorisé la tradition orale afin de permettre à l’auditeur de ne pas la figer et de se nourrir de cette substance adaptée à son appétit.

Tous ceux qui veulent figer « le vivre » selon leurs règles rigides et dogmatiques commettent une atteinte à notre essence lumineuse. Cette violence faite à notre divinité est une tentative de nous asservir à leur volonté de pouvoir.

Aucun livre, ni doctrine, ni théologie ne peut se substituer à notre souveraineté qui seule est capable de définir notre besoin de l’instant, qu’il soit juste ou erroné. Même l’erreur, l’errance et la transgression peuvent devenir des sentiers de lumière. Les digressions, si elles sont rectifiées en conscience, nous permettent de regagner en toute liberté la voie qui nous est juste. Et c’est ainsi que ces choix fortifient l’engagement souverain de « l’étudiant de la vie ».

 

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ICI ET MAINTENANT

Pendant cette période d’études, un mot qui fait rêver l’ensemble des humains, avait suscité mon intérêt : le mot PARADIS.

A lui seul il évoque un monde meilleur, la félicité, la récompense, voire même l’extase.

Ce pays de miel et de lait pouvait justifier une vie de renoncement pour l’ascèse dans le respect scrupuleux des règles intransgressives émises par l’institution religieuse de son choix.

L’étude du mot « Paradis » nous apprend par sa racine grecque qu’il signifie « parvis ».

En langage moderne, le parvis est une salle d’attente qui nous permet de patienter avant d’entrer dans l’espace principal.

Le « Paradis » ne serait donc qu’une salle d’attente ? Lui qui nous est présenté comme une récompense ultime de nos bonnes actions ne serait donc que le reflet de notre espace humain ?

Je venais de comprendre que le « Paradis » est similaire à l’espace terrestre. Il est un terrain d’expériences à l’image de notre vie humaine.

L’alchimiste Hermès Trismégiste rejoint la Sagesse Ancestrale Celtique en affirmant : « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et ce qui est en bas et comme ce qui est en haut ».

Le « Paradis » et l’expérience humaine sont des reflets différents d’une même expérience qui nous obligent à nous guérir de notre propre ignorance (l’un étant dans l’invisible et l’autre dans le visible).

L’urgence est donc de vivre l’instant et de trouver le juste équilibre en accord avec les lois universelles.

« Comment les reconnaître ? », interroge l’élève. Et le Sage de répondre :

« Il suffit d’observer les lois naturelles qui nous entourent dans la nature. Observer le ciel, la terre, l’eau, le feu, l’air, l’infiniment petit comme l’infiniment grand… en un mot : la nature ».

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Retrouver sa nature par la nature

clame l’ensemble des Sagesses Ancestrales des cinq continents.

Les promesses d’un monde meilleur sont donc mensongères et ont pour seule utilité d’endormir les victimes consentantes. Ceux qui défendent ces doctrines ont toujours des solutions ou des interdits dont ils se proclament les gardiens. C’est une façon de dominer et de prendre le pouvoir sur les âmes.

Créer une peur ou de l’espoir permet de « vendre » des solutions afin d’échapper au cataclysme ou d’acquérir la sécurité de la récompense…

Le temps n’est plus aux manipulations grossières.

LES SAGESSES CHAMANIQUES NOUS INCITENT A TROIS ATTITUDES :

LA CONFIANCE – LA NON HIERARCHIE – L’ECHANGE EGALITAIRE

1) LA CONFIANCE

Il nous faut accepter le mouvement, oser vivre l’inconnu.

L’immobilité est une pure illusion. C’est un faux confort qui dissimule nos peurs dans une stagnation mortuaire.

La dynamique de la vie est nourrie par le mouvement. Le besoin de sécurité outrancier est une atteinte aux lois de l’univers. La confiance en l’inconnue est l’attitude juste qui ouvre les portes de la lumière.

Le contraire de la confiance est le cynisme qui est le ferment de la rigidité et de la stérilité.

Bien sûr le mouvement n’est pas l’agitation, il est une attitude d’ouverture qui peut même se pratiquer dans la méditation immobile. le corps est posé et l’esprit libéré du mental peut vivre ainsi le mouvement dynamique des vibrations et ondulations de l’univers.

Pour les anciens Celtes, la peur est l’origine de toutes les maladies.

Elle génère les phobies, les tics, les tocs, et est la mère de toutes les frustrations. La majorité des humains renoncent à leur destin par crainte de l’inconnu.

Tout ce qui est étranger est synonyme de danger, de risque, de pénurie.

Il nécessite de la part de celui qui risque l’inconnu, de lâcher prise, de se laisser happer par l’aventure de la Vie. C’est alors que les peurs surgissent. L’impétrant se contracte, se raidit, s’arc-boute sur ses certitudes, ses habitudes et ses croyances. Il refuse alors l’initiation de la Vie et préfère se figer en statue de sel dans un conformisme aliénant.

La peur fige l’Homme et l’empêche d’expérimenter son aventure de guérison. En effet, pour les Anciens, l’expérience de l’incarnation est faite pour guérir. Selon eux, nous naissons malades et notre existence est l’expérience de la guérison.

L’attitude de l’Homme contemporain qui, par terreur, demeure figé dans le conformisme est habituelle. Il est désigné comme un être humain « normal », avec humour je dirais la « norme du Mal ». Et pourtant, comme nous l’avons vu, nous sommes venus sur cette Terre pour guérir et c’est une bonne nouvelle !

La mauvaise nouvelle, c’est que nous arrivons sur cette Planète malades et mal en point. Les Indiens appellent notre expérience de Vie, un Karma. Les Celtes, quant à eux, considèrent que nous arrivons sur cette Planète pour régler les difficultés du passé accumulées dans des mémoires anciennes.

Cette mauvaise nouvelle en apparence, est largement compensée par le fait que nous pouvons guérir de nombreuses blessures et donc de nombreuses peurs. Alors debout et ne renonçons pas à notre mission de Vie !

La confiance ne peut naître qu’en arrivant à vaincre nos monstres invisibles. La peur n’est pas notre ennemie, mais notre maître pour nous enseigner. Il faut ainsi aller nous guérir là où il y a une crainte. « Je suis terrorisé par le vide, alors il me faut travailler sur le vide. Tu es tétanisé devant une araignée, un serpent, une souris ou un autre animal, alors il te faut travailler sur ces peurs et dissoudre ce trouble anxieux ».

Chaque frayeur cache une blessure, et l’origine de chaque peur, en la cicatrisant, nous permet d’avancer sur la voie de la liberté.

Nous sommes tous plus ou moins emprisonnés dans des angoisses. L’un a la phobie de la solitude, l’autre de trop de monde, le dernier de la Nature, etc. La litanie des angoisses est tellement longue qu’il nous faudrait y consacrer un ouvrage pour toutes les citer.

Les crispations hélas, nous empêchent la rencontre de l’autre, ses craintes nous éloignent de nous-mêmes.

Mais quelle est l’origine de toutes nos peurs ?

« C’est la Mort ! », répond le Chaman. Elle est la grande peur, mère nourricière de toutes les autres frayeurs.

L’Ankou (cest un squelette qui, en Bretagne, symbolise la Mort, tenant une faux au tranchant renversé) vient frapper à notre porte la nuit. La terreur règne dans le village quand on entend sa charrette grincer. Cachés sous la couverture de leur lit, les humains terrorisés espèrent ne pas entendre le toc-toc fatal sur la porte de leur maisonnée.

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Dans le Youdig (le passage des âmes, une sorte de tunnel qui relie le monde des vivants au monde des morts), situé dans les Monts d’Arrée, la Mort rythme le quotidien et les habitants imprégnés de cette croyance vivent avec la frayeur du trépas. Certains finissent par l’accepter et le respecter et ainsi deviennent très vieux, heureux et sans angoisses. Les autres, qui ne franchissent pas l’épreuve, restent terrorisés, se cachant de tout, s’effrayant de leur ombre. La nuit, ils prennent des herbes en tisane qui les assomment afin de dormir profondément. Alors chacun de leur réveil est annonciateur de mille maladies de l’âme et de l’esprit, et donc du corps.

Les frustrations génèrent des peurs, et les peurs génèrent les maladies. Un chercheur en médecine est arrivé aux mêmes conclusions et rejoignit la Sagesse des anciens qui connaissaient depuis l’origine des temps cette logique. Cette Sagesse nous aide à mieux comprendre notre Vie, et nous invite à rechercher l’état de non-peur. Il nous faut travailler sur ces dernières pour permettre l’émergence de la Confiance.

Elle nous amène à remercier la Vie, à rendre grâce à notre entourage et à ne plus être guidé par l’angoisse de trahison, la peur de l’abandon, etc.

« La Confiance » est le sucre du Sage.

 

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2) AUCUNE HIERARCHIE

Observer le monde sans jugements

Dans la Sagesse traditionnelle occidentale, la notion de hiérarchie n’existait pas. L’idée même de hiérarchie n’était pas concevable. Il y avait certes des fonctions différentes ; mais aucune n’était supérieure ou inférieure, chacune étant utile à la vie du Clan.

Cette valeur est apparue avec les écrits de la Bible qui sont devenus la référence absolue dans le monde (Juif, Chrétien et Musulman) puis imposée au monde Païen (Païen signifie paysan).

Que nous dit la Bible dans la Genèse ? Au commencement du Monde, Dieu créa les éléments, puis le règne Minéral, Animal et Végétal. Ensuite, heureux de son œuvre, il décida de créer l’Homme à son image. La Femme, étant considérée pendant longtemps comme une conséquence utile mais secondaire, fut créée un peu plus tard. Seul l’Homme étant à l’image de Dieu, seule son âme pouvait être d’essence supérieure !

Le reste de la Création, c’est-à-dire les règnes Minéral, Animal et Végétal, devaient lui être utile pour construire ses maisons, se réchauffer et se nourrir.

Il fallait donc comprendre qu’aucune âme ne pouvait habiter des matériaux de construction (arbres) ni un garde-manger (animaux).

Cette idéologie discriminante sous couvert d’inspiration divine s’est répandue, le plus souvent par la violence, sur l’ensemble de la planète.

Les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans s’accordent pour dénoncer les Traditions Ancestrales polythéistes et animistes qui attribuent une âme à toute la Création.

Pour eux, ces hérétiques et idolâtres, voire sataniques, symbolisent une humanité rétrograde et attardée. C’est avec cette idéologie, une épée dans une main et un crucifix dans l’autre, qu’ils sont partis conquérir le Monde. La plupart des Occidentaux ont adhéré à ce concept, souvent par la force, qui favorisait l’orgueil humain.

Être l’élu de Dieu, être supérieur, être dominateur, nourrit le besoin de pouvoir égotique des humains. Ce dogme a engendré les pires comportements, en asservissant l’ensemble des peuples « premiers » qui, encore récemment, étaient considérés comme des sous-hommes.

Dans les années 1960, les Aborigènes d’Australie étaient administrés par le ministère de l’agriculture. C’est en 1971 seulement, que le gouvernement les considéra comme des citoyens à part entière.

La condition de sauvages était attribuée à tous ceux qui n’étaient pas Chrétiens. Les Musulmans eux-mêmes organisaient des razzias dans les pays d’Afrique noire, pour enlever ce bétail humain qui était, à leurs yeux, uniquement utile à faire des esclaves et à s’enrichir. Les traditions spirituelles Ancestrales étaient considérées comme décadentes et misérables. Cette certitude d’être supérieur a aussi fait régresser la conscience qui, par conséquent, a autorisé à piller, à salir et à maîtriser la Planète.

L’idée même d’être au sommet d’une hiérarchie, permet un comportement autoritaire et dictatorial sur la Création du Monde.

Les Femmes n’ont acquis un statut égalitaire dans les sociétés civiles occidentales que très récemment. Dans de nombreuses cultures religieuses, elles sont encore considérées comme des êtres inférieurs.

Même dans la religion Bouddhiste, la condition de Femme nécessite d’être réincarnée en Homme, pour pouvoir enfin espérer à la libération et l’éveil définitif.

Cette vision hiérarchique des religions a écrasé la pensée Ancestrale qui, par l’affirmation d’un principe égalitaire, empêchait toute domination d’un règne sur l’autre. Cette vision qui semblait naïve, vient pourtant d’être consacrée par la science, qui affirme que tout est énergie et que par conséquent, il ne peut y avoir de hiérarchie dans la structure physique de l’humanité. Les physiciens quantiques affirment que les Chamans avaient raison avant tout le monde et qu’ils connaissent la science des cellules, de l’ADN et de la Vie !

Tout est vibration et ondulation, chaque fréquence participe à un « Tout ». La matière est une vibration et une ondulation densifiée. Les contraires ne sont pas opposés mais complémentaires ! L’Homme, une table, du sable, une pierre, un arbre, représentent chacun une fréquence vibratoire de densité différente. Quelle ignorance de la part de ces pseudo-sciences qui, jusqu’à ce jour, affirmaient le contraire par des théories évolutionnistes qui, encore une fois, positionnent l’Homme au sommet de l’évolution ! Darwin, qui était un humaniste et un être spirituel, doit se retourner dans sa tombe. Lui qui, plein de compassion, par ses recherches, réhumanisait les autres règnes en signifiant la fraternité naturelle avec toute la Création du Monde.

Ses disciples ont été bien plus intolérants et dogmatiques qu’il ne l’était lui-même. Ils ont manipulé ses recherches pour encore une fois justifier un « putsch idéologique », une prise de pouvoir sur la Création du Monde. C’est une manière pour ces derniers d’inventer et de justifier une nouvelle croyance, qui est celle de la matière coupée de toute essence spirituelle.

article patrick - rochers

Ceux qui ne croient que ce qu’ils voient sont ébranlés dans leurs théories, car nier les ultrasons parce qu’on ne les entend pas, ou ignorer les basses fréquences qu’on ne perçoit pas, dévoile aujourd’hui leur obscurantisme.

Les enquêteurs du monde entier savent que dix témoins décriront la situation de dix manières différentes quand elles ne seront pas contradictoires, les spécialistes du cerveau expliquant que les images perçues ne sont pas la résultante du seul appareil optique.

Les traditions Ancestrales, dont celles occidentales celtiques vilipendées et maltraitées, étaient pourtant dans le respect de chaque règne et de chaque manifestation du Monde invisible et du Monde visible. Pour elles, chaque manifestation sur cette Terre était considérée comme un peuple à part entière. Le peuple des Pierres, le peuple des Végétaux, le peuple des Animaux, le peuple des Humains, le peuple du Vent, le peuple du Feu, le peuple de l’Eau, le peuple de la Terre, le peuple de l’Orage, les petits peuples intraterrestres, les petits peuples invisibles des mondes aériens, que l’on appelle Deva, et qui sont désignés comme fées, elfes, etc. Chaque peuple est la manifestation de l’origine de toute chose et d’un Père Créateur. Nous sommes tous à son image. Nous sommes nous-mêmes Père et Créateur du Monde !

Nous sommes loin de la caricature de peuples ignares et superstitieux adorant des multitudes de Dieux. Nos ancêtres les plus éclairés n’étaient pas des polythéistes apeurés, ignorants et asservis. Ils honoraient chaque peuple qui participait à la grande roue de la Vie. Quelle Humanité dans cette vision d’un Monde sans hiérarchie où chaque manifestation est une ode à la Vie dans sa magnificence.

Bien sûr, dans la notion d’égalité, il ne faut pas imaginer que tout est uniformité. Il faudrait être ignorant et sot pour ne pas observer la différence entre une pierre et un arbre, entre un animal et un humain. Chaque peuple est différent, complémentaire, sans hiérarchie et sans domination sur quiconque.

Dans la pratique Chamanique, une pierre peut enseigner à un humain, si celui-ci a la possibilité de se mettre en état de conscience modifiée en relation avec la fréquence de cette dernière. Le Chaman se met dans cet état de conscience modifiée et peut ainsi être en symbiose avec la fréquence du peuple des Pierres. Il en est ainsi pour communiquer avec le peuple des Animaux et le peuple des Végétaux.

L’état de conscience modifiée permet de voyager dans les différents Mondes visibles et invisibles, et les anciens avaient des méthodes pour s’y relier. Cette perte de savoir et de connaissance eut pour conséquence d’éloigner les humains du reste de la Création. S’étant coupés de ces réalités, ces derniers devinrent des bourreaux, en toute impunité, sur tous les peuples vulnérables.

La notion d’égalité et de non-hiérarchie est prépondérante dans la reconquête de la connaissance Ancestrale car elle permet un regard juvénile et émerveillé sur le Monde.

Notre vision suffisante et dominante sur la Planète ne peut plus durer, au risque de conduire à notre suicide et au massacre des autres peuples de la Terre.

La non-hiérarchie est le fondement de la reconquête de l’ancienne Sagesse.

L’allégeance à toute hiérarchie a pour prix la perte de son intégrité. La non-hiérarchie implique donc un gros travail sur nos peurs, sur nos pensées et sur nos besoins de vouloir toujours trouver les solutions dans un Homme providentiel.

En effet, l’Homme moderne persiste dans l’idée de toujours trouver la solution en dehors de lui-même. L’abandon de son pouvoir personnel pour quelques cadeaux minimes le rend vulnérable et esclave de toute situation.

Cette Attitude de la non-hiérarchie est donc prépondérante.

Il est dès lors recommandé de méditer sur cet enseignement de la Sagesse ancienne.

article patrick - zoom

3) L’ECHANGE EGALITAIRE

Ce qui est étroitement lié à la non-hiérarchie est la troisième attitude : « l’Échange égalitaire ».

L’Homme a besoin, par je ne sais quelle allégeance génétique, de remettre ses pouvoirs à d’autres personnes. Persuadé de son impuissance et de sa vulnérabilité, il a cherché – voire même inventé quand ils n’existent pas – des sauveurs « providentiels ».

Cette carence de conscience profite bien sûr aux manipulateurs de tous poils. Les Religions, les partis politiques, certains Maîtres spirituels, les scientifiques, les universitaires, les laboratoires pharmaceutiques, les économistes, les commerçants, etc.

Il va sans dire, mais disons-le, qu’il existe dans toutes ces catégories des êtres justes et sincères et qui, avec humanité, vivent leur apprentissage de vie dans ces grandes familles humaines que je viens de définir supra.

Mais il est évident que tous les systèmes ont intérêt à générer une attitude de dépendance afin de prendre le pouvoir sur leurs congénères.

« L’Échange égalitaire » ne peut se faire entre deux personnes qu’à la condition qu’elles aient retrouvé leur souveraineté.

Par conséquent, les grandes Religions n’ont aucun intérêt à nourrir le principe d’égalité, d’ailleurs tout leur système est basé sur la hiérarchie. Si je prends la Religion de mon enfance, le catholicisme, on observe que le Pape est la représentation incarnée de la parole de Dieu sur cette Terre. Ce dogme va jusqu’à affirmer que sa parole est infaillible. Quelle perte de mémoire de la part de l’Église qui, depuis mille cinq cents ans, assassine, ment, manipule et triche. Les évêques et les prêtres ont un ascendant sur le peuple qu’ils appellent « les pauvres pécheurs ». Dans l’Église, le prêtre est l’intermédiaire privilégié d’un Dieu extérieur, les fidèles, la tête baissée, se tenant au fond de celle-ci. Le Vatican lui-même, support territorial du Saint- Siège, a un principe de gouvernance de monarchie élective absolue. Ce constat sévère s’applique également à toutes les autres organisations religieuses, sans exception, qui par besoin de pouvoir, fabriquent sournoisement des classes et des degrés créant ainsi des hiérarchies. J’insiste sur le fait que bien sûr, chaque structure spirituelle contient en son sein des Justes et des Sages. Il ne peut pas y avoir de système qui puisse être porteur de vérités. Chaque système engendre des structures de pouvoir par le biais de strates hiérarchisées. J’ai rencontré des prêtres, des moines, des nonnes, des Maîtres spirituels, des Hommes politiques, des économistes, des scientifiques avec de grandes qualités humaines. À l’intérieur des systèmes émergent des êtres authentiques dans leur engagement, tous ne sont pas à mettre dans le même sac. « L’Échange égalitaire » est subversif pour tous les systèmes qui portent en eux une graine totalitaire.

Cette Sagesse nécessite également de la part du chercheur spirituel un travail thérapeutique périlleux. Vouloir échapper à l’allégeance ou au transfert est chose difficile.

Le Chaman est porteur de cette Sagesse Ancestrale et il ne favorisera donc jamais le transfert d’excellence sur sa personne. En cela il applique la règle de « l’Échange égalitaire ».

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Autant un psychanalyste favorisera le transfert afin que l’analyse puisse progresser. Autant le Maître Indien favorisera le disciple à percevoir le Divin à travers lui. Autant le Chaman « cassera » le transfert et la projection qui serait faite sur lui. Il peut même être amené à avoir des gestes incohérents, sauter, danser, voire même roter, rire frénétiquement. Ce comportement irrationnel et désarçonnant a pour objectif d’obliger l’élève à revenir très vite à l’intérieur de lui-même. Cette attitude force ce dernier à reprendre son excellence et non pas à la déléguer. Cette pratique est très difficile car l’apprenti est remis en permanence face à lui-même, au vide, à son abîme intérieur.

L’exigence de « l’Échange égalitaire » qui, nous l’avons vu, est étroitement liée avec le principe de « non-hiérarchie », demande une pratique assidue et quotidienne.

Un Chaman ne porte aucune distinction, aucun degré, il est dans « l’Ordinarité », « la non-hiérarchie » et l’égalité avec ses frères et sœurs du clan.

Il occupe tout simplement une fonction.

Il est porteur de cette Sagesse, investi de l’obligation d’en porter témoignage. Il peut ainsi être bien avec le plus humble, comme le plus puissant. Il boit un verre avec le supporter de football et partage sa joie. Il échange avec son voisin paysan, il parle de la récolte, il parle de la Forêt, il parle de ce qui est important pour son interlocuteur. Il échange avec le philosophe un point de vue sur la Sagesse humaine, et écoute également avec attention le point de vue de l’homme politique. Il se met toujours au même niveau que son interlocuteur en ayant le souci de ne jamais le dominer, ou de se mettre en allégeance avec ce dernier.

« L’Échange égalitaire » engendre également des conséquences économiques. On ne peut pas prendre plus d’argent que ce que mérite notre travail, mais on ne peut pas accepter de percevoir moins que ce qu’il vaut.

Cette exigence nous oblige à rectifier notre comportement au quotidien. La relation avec notre compagnon ou notre compagne, le rapport avec nos enfants, le voisinage, nos frères Animaux, avec le peuple des Végétaux et celui des Pierres, s’en trouvent bouleversés par l’application de cette règle de « l’Échange égalitaire ».

Quelle révolution de la conscience que d’appliquer cette Règle de Vie ! Cette obligation de rectifier et d’opérer un retournement de notre comportement aura pour effet de rééquilibrer les relations à l’autre, donc au clan des Humains.

C’est le passage obligé pour reconstruire une société meilleure. Cette utopie peut paraître irréaliste. Mais les utopies d’hier sont devenues les réalités d’aujourd’hui. Les utopies d’aujourd’hui deviendront donc les réalités de demain. Il en va de la survie de notre Planète.

C’est pourquoi, dans les pratiques Chamaniques, il faut toujours un « Échange égalitaire ». Dans un soin que donnera le Chaman, le patient devra toujours donner une offrande à la hauteur de ce qu’il veut recevoir comme guérison.

Il devra mesurer la hauteur de son don, sans donner trop ou pas assez.

Cette contrainte met le participant dans l’embarras car l’équilibre et la justesse sont les qualités les plus difficiles à atteindre dans « l’Échange égalitaire ».

Un jour viendra, j’en suis certain, où les humains auront reconquis cette notion de l’échange et auront retrouvé cette Sagesse.

L’émergence du Chamanisme n’est donc pas une mode, mais elle correspond à un immense espoir : celui de retrouver les Sagesses anciennes qui régissaient l’harmonie et l’équilibre dans les clans.

« Faut-il et pouvons-nous vivre autrement ? », interroge l’étudiant.

L’enseignant ne peut répondre que par l’affirmatif car l’expérience humaine est rythmée par l’évolution cyclique de l’expérience.

L’observation nous invite au mouvement, nous l’avons vu, donc à « l’autrement ».

Les quatre saisons rythment d’une manière circulaire le tempo de notre vie, mais chaque saison est pourtant différente.

Le cercle n’a ni commencement, ni fin mais ne repasse jamais sur le même plan. Il en est de même pour notre expérience de vie. Nier le mouvement, nous l’avons vu, c’est renoncer à l’essence même de la vie.

C’est donc tout de suite, quelque soit le lieu et l’instant, qu’il nous faut commencer à dire oui à la guérison de notre âme.

Nous sommes sur Terre pour guérir, alors donnons-nous les moyens pour notre convalescence.

Ce qui ne sera pas fait en bas, ne sera pas fait en haut, et réciproquement.

Bon courage dans la joie et l’allégresse !

Gloire au travail en humanité !

 

 

article patrick et line avec vera sazhina   Line Sturny et Patrick Dacquay entournant Vera Sazhina

 

Patrick DACQUAY

Déo Celte

Chef coutumier du Cercle de Sagesse

de l’Union des Traditions Ancestrales

www.patrickdacquay.com

 

Derniers livres :

Paroles d’un Grand-Père Chaman – Editions Vega

Plumes de Chamans – Editions Vega