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De l’eau pour le village de Kodzé au Togo

Nous soutenons ce projet humanitaire,

et vous invitons à visiter le lien ci-dessous pour nous rejoindre :

De l'eau pour le village de Kodzé au Togo

 

 

Village de Kodzé – Togo

 

De l'eau pour le village de Kodzé au Togo

 

 

LE TOGO 

C’est un pays d’Afrique de l’Ouest entouré du Bénin à l’Est, du Burkina Faso au Nord et du Ghana à l’Ouest. Sa façade sud est ouverte sur le golfe du Bénin. Sa population est estimée à 7 millions d’habitants en 2012. Il fait partie des pays les plus pauvres au monde. L’espérance de vie est de 62 ans.

Le Togo offre pour les voyageurs un visage paisible, il a longtemps été appelé « la petite Suisse d’Afrique ». Partout, du nord au sud, on accueille les visiteurs d’un « Bonne arrivée, soyez les bienvenus » ou « Woezon ».

Langue officielle : le français

Devise nationale : Travail, Liberté, Patrie

Capitale : Lomé

Monnaie nationale : Franc CFA

 

De l'eau pour le village de Kodzé au TogoDe l'eau pour le village de Kodzé au Togo

 

PRESENTATION DU VILLAGE

Le village de Kodzé se situe au Togo dans la région des Plateaux, à 80 kms de Lomé, la capitale, et 45 kms de Kpalimé, en direction du Ghana. Pour s’y rendre, il faut quitter la nationale 5 et prendre une piste à Droite dans le bourg d’Amoussou Kopé sur une distance de 4 kms. Le relief y est plat et pendant la saison des pluies, l’eau stagnante rend le passage difficile. En effet, le climat y est tropical avec 2 saisons pluvieuses (mars à juillet et septembre à octobre) alternant avec 2 saisons sèches (novembre à mars et aout à septembre). La sécheresse y est renforcée par un vent chaud et sec, chargé de poussière appelé l’harmattan. Bien que situé dans la zone la plus montagneuse et touristique du Togo (mont Agou 900m) le village s’en trouve excentré et ne bénéficie aucunement du passage des étrangers. Le village de Kodzé a une population d’environ 500 habitants répartis entre le bourg environ 350 habitants et un hameau Thomas Kopé plus proche d’Amoussou Kopé de 150 habitants.

A l’image de la population nationale, plus de 40 % des habitants de Kodzé ont moins de 15 ans. Six personnes âgées sont dans une situation de grande précarité car elles sont à charge de leur famille déjà elle même dans la pauvreté. Leurs problèmes de santé sont rarement traités ce qui amène beaucoup de souffrance. L’indice de fécondité national est de 5,4 enfants par femme. 43 % des femmes sont dans une situation de polygamie.

Les habitants du village font partie de l’ethnie EWÉ qui déborde en territoire Ghanéen où elle constitue 10 % de la population. On parle ainsi de l’Ewéland qui s’étend du Togo au Ghana. Il faut rappeler que les frontières sont souvent le fruit d’un découpage colonial qui n’a tenu aucun compte des particularismes ethniques.

Bien que la langue officielle soit le français, de nombreux Togolais surtout en milieu rural parlent uniquement leur dialecte en l’occurrence l’Ewé dans ce village. Toutefois, le Chef et les notables maîtrisent parfaitement le français.

 

 

ORGANISATION DU VILLAGE 

Le village fait partie du canton d’Amoussou Kopé et est rattaché à la Préfecture d’Agou. Les recensements de la population sont approximatifs. Les déclarations de naissance se font au chef lieu de canton soit Amoussou Kopé situé à 4 kms. Les villages n’ont pas de registre d’état civil.

Kodzé, comme tous les petits villages, est organisé sous un régime de chefferie royale. Une famille détient le titre de lignée royale et doit elle même choisir le futur chef ou roi parmi ses membres. Ce dernier en a souvent la surprise et ne peut refuser sous peine d’être exclu de la communauté. Cela suppose de réunir une somme d’argent très conséquente pour la cérémonie d’intronisation ainsi que pour la construction d’un Palais Royal (équivalent d’une mairie). Sur Kodzé, la place de Chef était vacante depuis plus de 15 ans suite au décès du dernier chef ce qui explique qu’il n’y ait eu aucun développement durant cette période. En avril 2015, un fils de l’ancien chef a été intronisé. Son nom de naissance est SAKPA Kouma, son nom de roi est TOGBUI AKOLI EKPO V mais le seul nom utilisé pour lui parler est TOGBUI. Il est âgé de 40 ans et père de 4 enfants. Agriculteur propriétaire, il est également chauffeur depuis 7 ans de la Reine Blanche, une française qui a pris la charge d’un village à Lovisa Kopé. Il a également une expérience de 11 ans en qualité de responsable des jeunes dans une ville de 1500 habitants (Amoussou Kopé). Togbui est très motivé pour le développement de son village et a de nombreux projets mais sans soutien extérieur ils sont voués à l’échec. Pour gouverner, le roi s’appuie sur une association villageoise de développement (AVD). Au sein de cette association est élu un bureau le CVD comité villageois de développement (équivalent à notre conseil municipal) composé de notables ayant chacun la responsabilité d’un domaine particulier, par exemple secrétaire, trésorier, chargé du protocole, gongonneur (crieur municipal), chargé de la sécurité, responsable des jeunes… Il existe également un règlement intérieur pour définir notamment les jours de travaux communautaires hebdomadaires et les amendes en cas de manquement ou de retard aux réunions et travaux. Togbui a commencé la construction d’un bâtiment communal appelé « palais royal » qui permettra de stocker du matériel et de réunir les habitants et le CVD. Un autre personnage a un rôle important. Il s’agit de la reine MAMA YEGBO 1ère représentante des femmes. Elle a un rôle dans la résolution à l’amiable des conflits entre femmes. Par contre, seul le roi dans son rôle de juge prend les décisions finales.

 

Togbuy et la Reine

Togbuy et la Reine

Le comité villageois de développement

Le comité villageois de développement

 

Actuellement, les seules ressources de l’association villageoise proviennent de la rétribution allouée par les habitants pour l’utilisation d’un moulin à farine (moteur thermique) principalement pour le maïs à raison de 200 FCFA le bol soit 30 centimes d’euros. La caisse de l’association alimentée par ce moulin dispose d’une réserve de 78000 FCFA soit 117 €, dont une part est bloquée pour répondre au coût d’une éventuelle panne. Un compte bancaire devrait être ouvert prochainement

 

De l'eau pour le village de Kodzé au Togo

 

 

ACTIVITES PROFESSIONNELLES DES VILLAGEOIS 

Kodzé est un village profondément ancré dans la ruralité. Presque tous les habitants sont exploitants et pratiquent des cultures souvent sur brûlis et sur de minuscules parcelles car ils ne disposent d’aucune mécanisation. Ils cultivent l’igname, le manioc, le taro, le maïs, les haricots grains, le palmier à huile, la banane, les noix de coco, la mangue, l’ananas, l’arachide et très peu de maraîchage par manque d’eau. L’année 2015, en raison d’un fort déficit hydrique se présente comme particulièrement catastrophique. L’élevage est également présent en chèvres, poulets et porcs à très petite échelle et en liberté dans le village.

 

Champ de maïs - champ d'arachide
Champ de maïs - champ d'arachide

Champ de maïs – champ d’arachide

 

Une seule petite boutique dépanne les habitants en produits de base et possède un panneau solaire pour les charges de téléphone portable à raison de 100 FCFA la charge soit 15 cts d’€. Des petites activités artisanales existent également telles que : tisserands, coiffeuse, couturière…

Au cours d’une réunion publique, les paysans ont exprimé leurs besoins en matériel agricole ce qui leur permettrait de cultiver de plus grandes surfaces et ainsi augmenter leur revenu. De même les femmes ont manifesté leur intérêt pour l’obtention de moulins à farine spécifiques. Tout ceci pourrait être envisagé soit à titre individuel soit dans le cadre de CUMA (coopérative d’utilisation de matériel agricole).

Les femmes voudraient également pouvoir constituer des stocks de manioc en période de cours bas et les revendre en période haussière sur les marchés. Cette immobilisation financière pourrait être couverte par un système de micro crédit qui peut s’étendre à l’achat de petit matériel.

 

Jeune mère du village

Jeune mère du village

Réunion des femmes autour de la Reine

Réunion des femmes autour de la Reine

 

Les marchés sont en effet très importants dans l’économie régionale et locale. C’est le seul lieu d’échanges et de commerce entre les habitants. Le marché le plus proche est à Amoussou Kopé soit à 4 kms. Les transports de marchandises se faisant à pied, les quantités ne peuvent être importantes.

 

Marché d'Amoussou Kopé

Marché d’Amoussou Kopé

Légumes variés

Légumes variés

 

A CE JOUR, LE VILLAGE N’A PAS ACCES A L’EAU POTABLE, NI A L’ELECTRICITE ET NE POSSEDE NI DISPENSAIRE NI LATRINE.

 

 

L’EAU DANS LE VILLAGE 

A ce jour, les seules ressources en eau sont les suivantes :

– récupération individuelle d’eau de toiture dans des réserves en ciment alimentées par gouttières. Ces réserves couvrent à peine les courtes périodes pluvieuses et l’année 2015 est particulièrement déficitaire.

– recueil d’eau stagnante dans une mare (« marigot ») creusée par les habitants et distante du village d’environ 800 m. Les villageois rentrent dans l’eau pour remplir bassines et bidons d’une eau troublée et infectée et assurent les transports sur la tête.

 

Jeune femme avec son bébé transportant de l’eau

Jeune femme avec son bébé transportant de l’eau

Le marigot et son eau de boisson

Le marigot et son eau de boisson

 

Dès les mois de janvier février et jusqu’en mai, la mare étant asséchée, les habitants sont obligés de se rendre à 5 kms du village (souvent 2 fois par jour ce qui représente 20kms) dans un marigot plus important pour y recueillir une eau tout aussi impropre à la consommation. Dans cette mare, il est à noter la présence de caïmans mais sans incident majeur ainsi que l’abreuvement de troupeaux de bœufs qui y défèquent. Les habitants utilisent des filtres en tissu contre les vers de Guinée mais qui ne rendent pas l’eau pour autant consommable.

 

De l'eau pour le village de Kodzé au Togo

 

Le ver de Guinée provoque la Dracunculose, maladie parasitaire. Elle est transmise par l’ingestion d’eau contaminée par des puces d’eau parasitées. Celles-ci libèrent dans l’organisme des larves pouvant aboutir à la naissance d’un ver jusqu’à 1m de long évoluant sous la peau du malade.

– il est à noter qu’un forage d’une profondeur d’environ 40 m a été réalisé il y a une vingtaine d’années et malgré une reprise technique, ce dernier n’a qu’un débit ridicule se limitant à 3 bassines par jour. En période de sécheresse, la course à l’eau induit de nombreux conflits surtout entre femmes et occupe la quasi totalité du temps sans parler des risques de blessures ou de morsures de vipère tout au long de l’acheminement.

Il est urgent de traiter ce problème d’accès à l’eau et de réaliser une étude géologique et de faisabilité quant à la construction d’un nouveau barrage ou à l’exécution d’un forage de grande profondeur (80m). 

 

 

L’ELECTRICITE 

Le village de Kodzé ne dispose pas à ce jour d’électricité. La ligne la plus proche se trouve à 3,5 kms au dispensaire d’Amoussou Kopé. Actuellement, les habitants s’éclairent à la lampe à pétrole ou avec des lampes torches sachant qu’il fait nuit dès 17h30. Seul le petit panneau solaire de l’épicier du village sert moyennant finance à charger les téléphones portables. Ne sachant pas dans combien de temps et à quel coût on peut espérer un raccordement au réseau publique, le CVD et les habitants pensent que l’équipement progressif en photovoltaïque est la meilleure solution. La recherche de financement après devis reste à faire. Au delà de son utilité sur le plan économique, l’électricité permettrait de désenclaver le village en termes de communication internet, d’utiliser de multiples appareils, de faciliter les devoirs et la lecture pour les enfants et d’équiper le centre de secours d’un petit réfrigérateur et d’éclairage.

 

 

HYGIENE ET ASSAINISSEMENT 

Sur le plan national, la proportion des personnes n’ayant pas accès aux latrines est de 68 % en milieu rural et de 23 % en milieu urbain. À l’échelle régionale qui nous concerne, la proportion est encore plus élevée puisqu’elle atteint 84,4 %. Face à ces constats, le Togo, lors du Sommet de Washington en 2012, s’est engagé à améliorer son taux de couverture nationale en latrines. Récemment, grâce en partie à des cofinancements extérieurs, 4 villages dans la région des plateaux ont été équipés et ont reçu une attestation « de fin de défécation à l’air libre ». Le village de Kodzé n’est toujours pas concerné par un tel programme. Les habitants ne disposent d’aucune latrine, ce qui entraîne nuisance, pollution et maladies hydriques. Le CVD et les habitants souhaiteraient la création de 4 latrines couvrant chacune un quartier responsabilisé à l’entretien. Les travaux communautaires permettraient d’en réduire le coût (creusement des fouilles, apport de sable pour mortier, participation à la réalisation…). Il faut préciser que chaque vendredi, l’ensemble des villageois participe à un travail collectif d’entretien, de nettoyage, et de construction.

 

 Travaux communautaires du vendredi matin, entretien végétation

Travaux communautaires du vendredi matin, entretien végétation

 

A l’initiative de Togbui et du CVD, le travail collectif hebdomadaire donne au village un aspect agréable, aux abords propres le protégeant des nuisibles, et responsabilise les habitants.

 

 

LA SANTE

Le système de soins est préoccupant au Togo en raison de la vétusté des infrastructures en milieu rural, du manque de médecins, et de l’absence de prise en charge. En effet, l’accès aux soins reste extrêmement limité du fait de l’obligation de payer avant d’être soigné, de la difficulté à trouver les médicaments et du coût très élevé de ces derniers. A titre d’exemple, un antidote à une morsure de vipère coûte 60 000 FCFA (90 €) soit bien plus qu’un salaire minimum et le temps pour la famille de réunir la somme, le patient a toutes les chances de mourir. Les familles ont très souvent recours à la pharmacopée traditionnelle mais malgré son intérêt elle reste limitée dans de nombreux cas. Il faut rappeler que le paludisme est la 1ère cause de mortalité et de consultation dans les centres de santé, que la mortalité maternelle est de 5 % et que le VIH fait toujours des victimes. Les maladies hydriques très présentes au Togo sont les maladies liées à la qualité de l’eau et l’accès à l’eau potable. Ce sont des maladies évitables à traiter comme enjeu de santé environnementale. Ces maladies comptent parmi les plus fréquentes dans le monde et entrainent bon nombre de décès, surtout parmi les personnes vulnérables comme les enfants. En effet, ces maladies induites par une eau contenant des microorganismes pathogènes pour l’homme souvent issues de contamination fécale humaine et animale sont source de diarrhées et de gastro-entérites épuisantes ou fatales.

L’accès à l’eau potable et donc à l’assainissement qui vise à protéger les ressources en eau est considéré comme l’un des besoins les plus fondamentaux pour l’homme et donc un des grands enjeux de développement soutenable. 

Le village de Kodzé, de par l’insalubrité de son eau, l’absence de latrines et un climat chaud et humide favorisant la prolifération des germes pathogènes est l’exemple même du problème décrit ci dessus. La situation est donc critique et à traiter en priorité. Toute réalisation concernant ce domaine d’accès à l’eau et aux latrines devra s’accompagner d’une sensibilisation et d’une information auprès de la population.

En ce qui concerne les soins courants, l’ouverture prochaine d’un dispensaire catholique situé à 3,5 kms de Kodzé est un nouvel atout mais son accès reste payant et le faible niveau de vie des habitants en limitera son utilisation. Les femmes enceintes se rendent au dispensaire déjà existant sur Amoussou Kopé (4 kms). En cas d’urgence, c’est Togbui qui utilise son véhicule pour emmener la future maman, il possède en effet la seule voiture du village. Les problèmes dentaires et ophtalmologiques ne sont pas traités. Les lunettes loupes seraient utiles afin d’apporter un confort visuel. De même, en cas d’accident, le téléphone portable permettrait d’appeler rapidement des secours notamment pour les agriculteurs travaillant seuls dans leurs champs. Actuellement, peu de familles en possèdent un.

Une autre pathologie est très fréquente en Afrique. Elle concerne les hernies ombilicales, inguinales et testiculaires. En effet, elles touchent 5 % de la population. Les hernies ombilicales sont dues à une faiblesse de la zone du nombril et sont plus fréquentes chez les garçons. Avant l’âge de 3 ans, une hernie ombilicale peut disparaitre spontanément ; seules les hernies compliquées doivent être traitées avant cet âge.

Les autres formes d’hernies citées sont favorisées par les travaux agricoles sollicitant beaucoup les muscles de la sangle abdominale. En raison du coût de l’intervention chirurgicale, les sujets atteints repoussent l’opération jusqu’à se mettre en danger.

Par ailleurs, les villageois ont exprimé le besoin d’un poste de secours d’urgence situé dans le bourg pour traiter la bobologie et pour disposer de médicaments de base. Un panneau solaire serait nécessaire à l’alimentation d’un réfrigérateur et d’un éclairage conséquent pour les petites interventions. Cela sous entend bien évidemment de former un ou une responsable à ces soins d’urgence.

 

 

ÉDUCATION 

 

Jardin d’enfants 

En septembre 2015, le CVD a créé un jardin d’enfant abrité sous un apatam (paillote ouverte avec troncs d’arbre pour bancs) prêté par l’église catholique. Trente cinq enfants âgés de 3 ans à 6 ans sont accueillis moyennant une participation de 2500 FCFA par an et par enfant soit 3€70. Une jardinière formée à l’accueil de jeunes enfants intervient. Son salaire à charge des parents fixé à 25000 FCFA par mois (37 €), très loin du salaire minimum qui avoisine les 50 000 FCFA (75 €) a du mal à être assuré par défaut de paiement des parents. Elle est logée dans le village, dans des conditions précaires. Le matériel pédagogique, ainsi que le mobilier sont inexistants (nombreux petits élèves apportent eux mêmes un petit tabouret). L’avenir de cette petite structure est compromis sans aide extérieure. L’inspection académique, bien qu’intéressée par l’initiative, n’intervient pas pour le moment car elle n’a pas de financement à allouer et attend d’en voir l’évolution. Le CVD souhaiterait la construction dans le bourg d’un bâtiment en dur protégeant les petits des intempéries et est prêt à y contribuer au niveau de l’approvisionnement en eau, sable, grave et en main d’œuvre à travers les travaux communautaires.

L'apatam à tous vents

L’apatam à tous vents

Le jardin d'enfants

Le jardin d’enfants

 

L’école primaire 

Elle est située à 2 kms du bourg de Kodzé et à égale distance d’un autre village. Elle était donc prévue à l’origine pour ces 2 communes mais l’autre village a depuis créé sa propre école. Seuls les enfants de Kodzé la fréquentent et ils doivent parcourir 4 fois 2 kms par jour pour s’y rendre car en effet il n’y a pas de cantine pour le déjeuner. Les bâtiments datant de 8 ans sont corrects sauf pour ce qui est de la récupération des eaux de toiture car les citernes ne sont pas étanches ce qui oblige les écoliers à aller chercher l’eau dans les mares environnantes avec tout ce que cela sous entend.

 

De l'eau pour le village de Kodzé au Togo

 

L’école est divisée en 3 classes regroupant chacune 2 niveaux. Deux enseignants d’état dont le Directeur ont en responsabilité une classe et la 3e a été confiée à un enseignant volontaire rémunéré par la participation des parents qui s’élèvent à 2000 FCFA par enfant et par an soit 3€. Son salaire devrait être de 50 000 FCFA mais en fait il ne perçoit qu’une très faible rétribution du fait de l’insuffisance des participations parentales.

 

De l'eau pour le village de Kodzé au Togo

 

L’effectif total devrait être de 120 élèves dont 50 filles mais faute de paiement de certaines familles il y a actuellement 40 enfants exclus dont 15 fillettes. 

 

L’école ne possède ni cantine, ni matériel pédagogique. Et pour palier aux manques de finance, le CVD, dans le cadre des travaux collectifs, a abattu de magnifiques manguiers pour produire du charbon de bois qui sera mis à la vente et apportera de très maigres revenus pour acheter du petit matériel et financer le salaire de l’enseignant volontaire. Une subvention gouvernementale de 90 000 FCFA soit 135€ annuelle est versée à l’école vers le mois de février et est destinée uniquement à l’achat de petit matériel pédagogique.

 

Le matériel pédagogique

Le matériel pédagogique

Fabrication du charbon de bois

Fabrication du charbon de bois

 

Face à ces problèmes récurrents, le CVD a pensé à une solution qui consisterait à construire une nouvelle école à l’entrée du bourg de Kodzé du côté de son 2 ème hameau afin de permettre aux enfants de ce lieu dit de rejoindre l’effectif du village car actuellement une vingtaine d’enfants se rend à Amoussou Kopé plus proche de leur domicile. L’école primaire existante pourrait alors être réaménagée en collège et bénéficierait aux villages alentours. Les besoins pour tous ces enfants sont urgents face à l’insalubrité, au manque de moyens, et à l’exclusion d’enfants.

 

Collège et lycée 

Une vingtaine d’adolescents du village est accueillie dans les établissements d’Amoussou Kopé moyennant une participation importante des parents qui parfois se louent comme ouvrier agricole pour éviter les exclusions. Les élèves apportent leur nourriture pour la semaine et se logent tant bien que mal dans la famille ou chez des habitants. Au collège public, la participation annuelle des parents s’élève à environ 7 500 FCFA (11€) là encore en cas de non paiement l’enfant est exclu. Actuellement très rares sont les jeunes qui accèdent à un niveau universitaire et encore moins à un emploi rémunérateur.

 

Apprentissage 

Cette formation existe dans différents corps de métiers. La démarche est généralement la suivante : l’apprenti paie à son futur patron un droit d’entrée en argent ainsi que plusieurs bouteilles d’alcool et de soda. Après 3 mois d’essai, un contrat est signé. Un montant à payer par l’apprenti ou ses parents est fixé (80 000 FCFA soit 120 € pour 3 ans). La première moitié de la somme convenue ainsi que quelques bouteilles sont alors versées au formateur. A l’issue des 3 ans d’apprentissage, la seconde moitié est versée et la famille de l’élève organise à ses frais une grande fête officialisant la fin de formation appelée « libération ». L’apprenti reçoit un diplôme mais sans véritable valeur juridique. Durant tout ce temps, l’apprenti n’a perçu aucune rémunération. Cette formation représente là aussi un coût très lourd pour les familles. Sur Kodzé, plusieurs jeunes sont en apprentissage dans les domaines de la couture, plomberie, carrelage, menuiserie, et de l’agriculture dans des communes extérieures. Il arrive que certains contrats soient rompus du fait des difficultés de paiement des parents. Il n’y a pas d’employeur sur Kodzé.

 

 

CROYANCE ET RELIGION 

La ferveur religieuse en Afrique est très importante. Il existe de nombreuses églises (évangéliste, adventiste, céleste, Baptiste biblique, renouveau charismatique…) et de nombreuses sectes. Les Togolais se rendent régulièrement à la messe. Pour eux, Dieu est présent partout. De nombreux commerces portent des noms comme « Dieu seul suffit » , « la main de Dieu »…

Mais les togolais restent profondément animistes ou attachés aux croyances ancestrales. La plupart d’entre eux consultent les ancêtres et font appel aux féticheurs. Les animistes attribuent une âme à tout ce qui fait partie de la nature (plante, minéral et végétal).Quatre éléments fondamentaux composent la nature : l’eau, la terre,l’air et le feu. Ces éléments sont sous le contrôle d’un être suprême. L’animisme peut être vu comme une relation triangulaire entre la nature, les êtres humains et le sacré.

Dans le village de Kodzé, il existe trois églises : baptiste, catholique, néo apostolique. Un féticheur exerce également dans la tradition animiste.

Dans l’élaboration d’un projet de développement durable, il est impératif de prendre en compte cette dimension spirituelle, les croyances et traditions dans le respect de chacun.

 

Une des 3 églises

Une des 3 églises

Le féticheur

Le féticheur

 

 

PROBLEMES A TRAITER

 

Une partie des habitants de Kodzé sous l’arbre à palabres

Une partie des habitants de Kodzé sous l’arbre à palabres

Réunion publique du 27/11/2015 où il a été fait état des problèmes du village

Réunion publique du 27/11/2015 où il a été fait état des problèmes du village

 

Lors de la réunion publique du 27 novembre 2015, les habitants ont fait part des problèmes du village et ont établi une liste de doléances qui sont repris ci après :

– Doter le village d’eau potable

– Equiper progressivement Kodzé de panneaux solaires

– Construction de latrines publiques à l’échelle d’un quartier

– Création d’un poste de secours pour les premiers soins

– Aider à l’achèvement du bâtiment du CVD (équivalent mairie)

– Construire un jardin d’enfants (école maternelle)

– Equiper le jardin d’enfants et l’école primaire de matériels pédagogiques

– Trouver des moyens financiers pour sécuriser les salaires de l’enseignant volontaire et de la jardinière

– Création d’une cantine scolaire

– Revoir l’étanchéité des citernes de récupération d’eau à l’école primaire

– Installer un dispositif de lavage des mains aux deux structures scolaires

– Jumeler l’école à une école de France

– Remettre la piste d’Amoussou Kopé – Kodzé en bon état

– Aider les paysans à se doter de matériels agricoles

– Etudier la possibilité de créer ou d’adhérer à une banque de micro crédits

 

 

MOYENS D’ACTION

Le village de Kodzé, comme tant d’autres villages de la même importance, se heurte à un ensemble de problèmes majeurs qui ne peuvent se résoudre en l’absence de subventions et d’aide extérieure.

Afin d’entrer dans une phase active, une association humanitaire d’intérêt général « Arbre à Palabres – Villages TOGO » a été créée. Son activité consiste à aider les villages à se développer tant en matière d’accès à l’eau et à l’électricité, de soutien à l’éducation que d’amélioration des conditions d’hygiène et de développement durable. La finalité est de rendre à plus ou moins long terme les villages autonomes quant à leur gestion quotidienne et à leur projet de développement.

L’action dans ce premier village s’appuiera sur la dynamique du jeune Chef et du Comité villageois de développement, sur l’échange et la participation de la population, sur son implication par la mise en responsabilité de personnes volontaires pour prendre en charge des secteurs définis.

La présence à Kpalimé (45 kms) d’une association humanitaire Togolaise spécialisée dans les chantiers internationaux (construction d’école ou autres bâtiments par de jeunes volontaires) et dans le tourisme solidaire pourra dans le cadre d’un partenariat apporter son soutien, son expérience, son réseau, et son contrôle sur place.

Dans les objectifs de l’Association, une priorité se dégage : la maîtrise humaine des ressources en eau, vecteur indispensable à tout développement durable. Car sans une maîtrise technique et collective des ressources hydriques, et comme il a été mentionné dans l’exposé, la population est minée par des conditions d’hygiène difficiles, l’absence d’installation sanitaire, et les maladies hydriques. Les habitants et surtout les femmes doivent dépenser temps et énergie pour s’assurer d’un approvisionnement minimal. En les libérant de cette tâche pénible et exigeante, ils retrouveront la disponibilité d’une force de travail (social et économique). La santé de chacun et l’hygiène publique s’en trouveront également améliorées.

Pour ce faire, une étude géophysique et hydrogéologique est à réaliser dès que possible afin d’envisager la meilleure solution pour l’accès à l’eau potable.

D’ores et déjà, à l’image des réalisations de forage des villages environnants, le coût final peut être évalué autour de 6 000 euros. Toute contribution financière sera la bienvenue.

D’autres domaines sont à investir tels l’éducation, la santé, le développement d’activités. Et toute aide en matériel, dévouement, idées sera appréciée.

 

Pour aider, cliquez ici :

De l'eau pour le village de Kodzé au Togo